Taiwan Today

La présence au programme du Festival du film de Kaohsiung d’un documentaire intitulé The 10 Conditions of Love dont le sujet est Rebiya Kadeer, le leader en exil de la minorité ouïgoure, explique-t-elle l’annulation de milliers de réservations de chambres ? C’est ce qu’avancent certains, persuadés que le secteur du tourisme est à la merci d’un boycott chinois. Plus de 3 000 réservations d’hôtel selon les uns, 4 000 selon les autres, auraient été annulées par des groupes de touristes chinois au mois de septembre, se plaignent certains professionnels du tourisme de Kaohsiung qui s’interrogent sur les raisons d’une telle désaffection après les bonnes performances enregistrées les mois précédents et demandent à la municipalité de retirer le documentaire du programme du festival qui aura lieu du 16 au 29 octobre. La presse insulaire s’est fait l’écho de leur inquiétude et surtout de la théorie avancée par certains de « représailles » chinoises contre Kaohsiung après la programmation de ce documentaire qui a déjà provoqué la colère de Pékin lorsqu’il a été programmé au Festival du film de Melbourne, en Australie, cet été : tous les films chinois ont été retirés en signe de protestation. Pour les tenants de cette théorie, ce serait pour Pékin une nouvelle provocation après l’accueil par Kaohsiung du dalaï-lama, venu fin août-début septembre réconforter les sinistrés du typhon Morakot et prier pour les victimes. De fait, le site Internet du festival a été piraté il y a quelque temps par des hackers qui exigeaient le retrait du documentaire du programme, a indiqué Huang Hao-chieh, l’un des organisateurs du festival. Lin Kun-shan, le directeur de l'office du Tourisme de Kaohsiung, a pour sa part cherché à relativiser : il est fort possible, a-t-il avancé, que les annulations soient le résultat de l’importante couverture médiatique donnée au typhon meurtrier du mois dernier, ainsi que de l’épidémie de nouvelle grippe.