Taiwan Today

Le moment n’est pas opportun pour une visite à Taiwan de Li Hongzhi, le fondateur du mouvement spirituel Falun Gong, et si ce dernier effectuait une demande de visa, celle-ci serait refusée, a déclaré hier Tsai Teh-sheng, le directeur du bureau pour la Sécurité nationale, qui s’exprimait devant la commission de la Défense nationale du Yuan législatif. Cette position se fonde sur des considérations d’intérêt national, a-t-il ajouté, précisant qu’une telle visite « nuirait aux relations entre les deux rives du détroit de Taiwan ». Il répondait à une question du député démocrate-progressiste Tsai Huang-liang, lequel citait une information publiée dans la presse et selon laquelle le Parti démocrate-progressiste (DPP) comptait inviter Li Hongzhi à Taiwan. Le DPP a démenti avoir formulé une telle invitation. Li Hongzhi a fondé le Falung Gong en 1992 en Chine. D’abord indifférentes, les autorités de Pékin se sont inquiétées de l’ampleur prise par ce mouvement spirituel basé sur des pratiques de qi gong, et qui a bientôt compté près de 80 millions d’adeptes. En 1999, elles ont prononcé sa dissolution, la qualifiant de « secte hérétique ». Depuis, une répression intense est menée en Chine contre ses membres et ses principaux responsables, ces derniers s’étant réfugiés à l’étranger. Interrogé par les députés, Tsai Teh-sheng a indiqué que même si Li Hongzhi n’était pas le bienvenu pour le moment à Taiwan, le Falun Gong n’était pas considéré ici comme un « culte démoniaque ». A la demande des parlementaires, il est également revenu le refus opposé le mois dernier par Taipei à la visite de la militante ouïgoure Rebyia Kadeer, réaffirmant que cette dernière n’était pas pour autant considérée comme une terroriste. Le refus du gouvernement d’accorder un visa à Rebyia Kadeer a été fortement critiqué par l’intéressée, ainsi que par le DPP qui y a vu un alignement sur les positions de Pékin, au mépris des intérêts de la nation.