05/05/2024

Taiwan Today

Deux rives

Les plasturgistes taiwanais défendent l’ECFA

01/02/2010
« Si la Corée du Sud et le Japon – les deux principaux concurrents de Taiwan – signent avant nous un accord de libre-échange avec la Chine, cette dernière n’aura plus besoin de passer commande auprès de Taiwan et nous seront asphyxiés », a récemment déclaré Hong Fu-yuan, le président de l’Association des fabricants de résine synthétique de Taiwan (TSRMA). Il y a un an, ce dernier avait déjà tiré le signal d’alarme et appelé à la signature de l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA) avec Pékin. Aujourd’hui, alors que la pétrochimie devrait être incluse dans un accord préliminaire d’ouverture des marchés, il réitère cette demande et estime qu’il n’y a plus de temps à perdre, relate l’agence de presse Central News Agency. Actuellement, souligne Hong Fu-yuan, les exportations pétrochimiques taiwanaises vers la Chine sont soumises à des droits de douane de 6,5%, alors que le Japon et la Corée du Sud bénéficient déjà d’un tarif plus avantageux de 5,5% et seront totalement exemptés de droits de douane à l’horizon 2012. En effet, poursuit-il, si l’entrée en vigueur le 1er janvier dernier de l’accord de libre-échange signé entre la Chine et six Etats membres de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN) devrait avoir un impact limité sur Taiwan – les pays concernés n’étant pas des concurrents directs de l’île –, l’élargissement de cette zone économique au Japon et à la Corée du Sud, en 2012, aura au contraire des conséquences négatives pour l’industrie taiwanaise. Pour l’heure, indique Hong Fu-yuan, les importations chinoises de produits pétrochimiques proviennent à 23% de Corée du Sud, à 22% de Taiwan, à 15% du Japon et à 4% de Singapour. Le marché chinois représente par ailleurs 60% des exportations insulaires dans ce secteur. Or, la Chine devrait progressivement réduire sa dépendance aux importations, juge le président de la TSRMA. « Il n’y a donc pas de temps à perdre. » Aussi, la signature de l’ECFA devrait-elle intervenir dès mai ou, au pire, durant l’été, estime-t-il. Par ailleurs, il met en garde contre le risque que ferait, selon lui, peser sur cet accord un examen par le Yuan législatif, la Chine n’étant pas prête, toujours selon lui, à envisager une telle perspective.

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