Taiwan Today

Le projet d’accord-cadre de coopération économique (ECFA) que Taipei souhaite signer avec Pékin suscite l’inquiétude chez de nombreux salariés, a reconnu hier le président de la République, Ma Ying-jeou. Celui-ci s’est employé à dissiper les craintes lors d’un discours prononcé à l’occasion du 60^e anniversaire du système d’assurance des salariés, l’équivalent ici de la Sécurité sociale. « De telles appréhensions sont inutiles car le ministère de l’Economie a élaboré un plan d’aide aux industries qui seront affectées par la signature de l’ECFA », a déclaré Ma Ying-jeou. Au cours des 10 prochaines années, a-t-il précisé, 95 milliards de dollars taiwanais leur seront consacrés, afin qu’elles puissent surmonter leurs difficultés et moderniser leurs équipements. Taiwan n’ouvrira pas ses portes aux travailleurs chinois et l’ECFA se concentrera sur la réduction des tarifs douaniers, la protection des gens d’affaires taiwanais en Chine et la défense des droits de propriété intellectuelle, a réitéré le chef de l’Etat. Au total, a-t-il plaidé, les bénéfices pour Taiwan dépasseront les effets négatifs, avec la création nette de 262 000 nouveaux emplois, selon les projections de l’Institut Chung-Hua de recherche économique. En matière de réduction des tarifs douaniers, a noté Ma Ying-jeou, l’île peut espérer économiser 9 milliards de dollars américains par an sur les 100 milliards de dollars de biens qu’elle exporte chaque année vers le continent, et qui sont pour l’heure soumis à une taxe moyenne de 9%. En comparaison, la Chine pourrait, en cas d’exemption complète de droits de douane, économiser 1,3 milliard de dollars sur ses exportations vers Taiwan, qui se sont élevées en 2008 à 32,5 milliards de dollars. Dans le domaine agricole, le gouvernement n’a autorisé aucune nouvelle ouverture aux produits chinois, a souligné le chef de l’Etat, notant en parallèle l’augmentation des exportations de fruits (+2,2%) et de légumes (multipliées par 8) vers le continent.