05/05/2024

Taiwan Today

Deux rives

ECFA : les emplois ne sont pas menacés, affirme Ma Ying-jeou

13/04/2010
Ma Ying-jeou, le président de la République, a déclaré hier que l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA) que Taipei souhaite signer avec Pékin ne nuira pas à l’emploi dans l’île, contrairement à ce qui a été récemment affirmé par le Parti démocrate-progressiste (DPP) dans l’opposition, et par le Taiwan Thinktank, un institut de recherche proche du DPP. « Récemment, vous avez pu entendre certains répandre des rumeurs alarmistes selon lesquelles 3 millions de personnes perdraient leur emploi lorsque l’ECFA entrera en vigueur, c’est une idiotie totale », a affirmé le chef de l’Etat. Samedi, le Taiwan Thinktank avait déclaré, à l’issue d’une conférence organisée sur la question, que 5,92 millions d’emplois dans les services, les industries traditionnelles et les secteurs de l’électronique et de la pétrochimie seraient menacés par l’entrée en vigueur de l’ECFA. Selon un rapport publié par le DPP, ce sont 3,2 millions d’emplois qui subiraient l’influence négative de l’ECFA. Bien que Ma Ying-jeou n’ait pas cité de nom, Lo Chih-chiang, le porte-parole de la présidence de la République, a confirmé par la suite que le DPP était clairement visé. Ma Ying-jeou s’exprimait alors qu’il recevait, hier matin, les représentants des organisations syndicales. Le président de la République a assuré à ses interlocuteurs que la priorité du gouvernement était de garantir les intérêts des salariés taiwanais et que plusieurs mesures avaient été adoptées pour étaler dans le temps l’impact de l’ECFA sur les industries et les secteurs les plus faibles économiquement. Dans cette perspective, 95 milliards de dollars taiwanais ont été débloqués, a expliqué Ma Ying-jeou, soulignant que les négociateurs tentent d’obtenir des Chinois l’exclusion de la liste de l’accord préliminaire les produits tels que les serviettes-éponges, la literie, les textiles, les chaussures et la céramique. Il a également rappelé que les Chinois avaient accepté de retirer de cet accord les produits agricoles, une preuve de flexibilité dont il s’est félicité. Il a enfin annoncé qu’une loi était en projet pour accorder une allocation mensuelle d’un montant de 10 000 dollars taiwanais pendant six mois aux salariés qui souffriraient de l’ECFA. « Nous aidons les grosses entreprises comme nos PME », a insisté Ma Ying-jeou. Le président de la République a enfin parlé des bénéfices économiques que Taiwan retirerait de l’entrée en vigueur de l’ECFA, insistant sur le fait que les produits taiwanais seraient plus compétitifs et que l’île pourrait espérer accueillir un plus grand nombre de groupes internationaux, permettant ainsi de transformer Taiwan en une plate-forme logistique pour la région. Enfin, Jen Moo-shan, le président de Confédération nationale des syndicats, présent lors de la réunion avec le chef de l’Etat, a regretté la manière dont le président de la République était devenu inaccessible pour les représentants syndicaux alors qu’il passait beaucoup de temps avec les grands patrons. « Il était facile de vous rencontrer avant votre élection mais c’est devenu très difficile », lui a avoué le représentant syndical. En réponse, Ma Ying-jeou a immédiatement demandé au ministère du Travail d’organiser des réunions locales d’explication de l’ECFA avec les ouvriers, auxquelles il a déclaré qu’il participerait si son emploi du temps le lui permet.

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