01/05/2024

Taiwan Today

Deux rives

Ouverture des universités aux étudiants chinois : les esprits s’échauffent

22/04/2010
L’appel lancé mardi par plusieurs présidents d’universités en faveur d’une ouverture des établissements supérieurs taiwanais aux étudiants chinois n’a trouvé qu’un écho limité hier au Yuan législatif, où des incidents ont une nouvelle fois empêché l’examen des textes. Le président de la République, Ma Ying-jeou, a condamné l’usage de la violence dans l’enceinte parlementaire et apporté son soutien à Chao Li-yun, la présidente de la commission parlementaire de l’Education et de la Culture, brièvement hospitalisée après un malaise. Déjà, des étudiants chinois effectuent dans l’île des échanges universitaires, sans toutefois que ceux-ci fasse l’objet d’une validation académique. Le projet du gouvernement vise d’une part à autoriser chaque année 2 000 Chinois à étudier en vue d’un diplôme au sein d’universités taiwanaises sélectionnées, et dans certaines filières seulement. Dans ce cadre, les étudiants chinois ne pourront bénéficier d’aucun traitement préférentiel, ne pourront être recrutés au détriment de Taiwanais, ne bénéficieront d’aucune bourse, ne pourront pas décrocher de jobs étudiants, passer les concours de la fonction publique ni rechercher un emploi dans l’île après l’obtention de leur diplôme. D’autre part, le projet gouvernemental prévoit la reconnaissance des diplômes délivrés par une série d’universités chinoises, un point fortement contesté par l’opposition. Après avoir chahuté le ministre de l’Education, Wu Ching-chi, des députés du Parti démocrate-progressiste (DPP) ont cherché hier matin à empêcher Chao Li-yun d’ouvrir la séance d’examen de ces deux textes. S’extirpant à grand peine de l’empoignade, cette dernière a renvoyé le projet aux négociations inter-partis, une étape obligatoire de la procédure d’examen parlementaire. Peu après, elle s’est évanouie et a dû être transportée à l’hôpital de l’Université nationale de Taiwan, tout proche, et où le chef de l’Etat, également président du Kuomintang (KMT), lui a rendu visite en soirée. Les députés sont libres d’exprimer leurs opinions mais doivent le faire de manière rationnelle, a insisté Ma Ying-jeou, lequel a demandé à Tsai Ing-wen, la présidente du DPP, de condamner à son tour les méthodes des députés de son parti. Tsai Ing-wen prône le respect de la démocratie et devrait mettre en pratique ce qu’elle prêche, a également déclaré Lo Chih-chiang, le porte-parole de la Présidence. Rejetant la faute sur le KMT « qui n’a même pas cherché à nourrir la discussion », la présidente du DPP a préféré réagir sur le fond de la réforme proposée par le gouvernement. Il est souhaitable de multiplier les échanges universitaires avec la Chine et d’ouvrir davantage de cours aux étudiants chinois, mais les diplômes chinois ne devraient pas pour autant être reconnus, a-t-elle estimé.

Les plus lus

Les plus récents