06/05/2024

Taiwan Today

Deux rives

Nouveaux vols directs : querelle d’interprétation entre Taipei et Pékin

22/07/2010
L’administration de l’Aviation civile (CAA) a fait preuve de négligence lors de ses discussions en mai dernier avec son homologue, l’administration de l’Aviation civile chinoise (CAAC), au sujet de l’ouverture de nouvelles liaisons aériennes directes entre les deux rives du détroit de Taiwan, a reconnu hier Yeh Kuang-shih, le vice-ministre des Transports et des Communications. L’imbroglio, qui porte sur les vols à destination de la province chinoise du Fujian, constitue un test en matière de gestion des différends relatifs aux accords signés entre Taipei et Pékin. En mai dernier, les deux rives s’étaient entendues sur l’ajout de cent vols hebdomadaires supplémentaires (50 dans les deux sens), en plus des 270 déjà en place. La partie chinoise avait demandé qu’au moins 20 vols soient à destination de Fuzhou et de Xiamen, pour soutenir le développement de la zone économique de Haixi, dans le Fujian. Les négociateurs taiwanais avaient semble-t-il obtenu des assurances orales sur le fait que, ces 20 vols étant déjà assurés, 20 nouvelles liaisons pourraient être offertes à la place à des compagnies aériennes insulaires. Dans cet esprit, la CAA avait approuvé 10 nouveaux vols, déjà ouverts à la réservation par les compagnies aériennes. Mais la CAAC a de son côté rejeté 31 demandes, Pékin exigeant que le total des vols à destination de Fuzhou et de Xiamen soit porté à 40. De fait, seuls les vols entre l’aéroport de Songshan, à Taipei, et celui de Hongqiao, à Shanghai, ainsi que quatre vols hebdomadaires vers Shenzhen, ont été dernièrement autorisés par la CAAC. La CAA a décidé de mesures de rétorsion, en annonçant qu'elle ne renouvellerait pas, lorsque celles-ci arriveront à échéance les 1er août et 30 octobre prochains, les autorisations annuelles pour 36 vols opérés par des transporteurs chinois, un geste regretté par Pékin. Alors que vient d’être signé l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA), la question de la résolution des différends d’interprétation des accords conclus entre les deux rives est donc posée. L’ECFA prévoit la création d’un comité bipartite chargé de régler ces problèmes. A Taipei, l’opposition démocrate-progressiste redoute que cela ne s’apparente à l’établissement d’une instance supra-gouvernementale non responsable devant les citoyens. Ce risque n’existe pas, souligne ici le gouvernement, puisque les membres de ce comité, qui seront nommés une fois l’accord ratifié, seront issus d’agences gouvernementales.

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