Taiwan Today

Le ministère des Affaires continentales a appelé hier Pékin à revenir sur la Loi anti-sécession, qualifiant cette disposition législative de « non nécessaire aux relations entre les deux rives ». « Les deux rives ont construit une plate-forme de communication et ont accumulé suffisamment de confiance mutuelle pour que cette Loi ne soit plus nécessaire », a expliqué Liu Teh-shun, le vice-ministre des Affaires continentales, qui répondait à la question d’un journaliste, lors d’une conférence de presse de routine au ministère. Hier, Lai Shin-yuan, la ministre des Affaires continentales, appelait Pékin à abolir les lois et règlements chinois encadrant le déploiement militaire visant l’île de Taiwan. Selon elle, la pression militaire chinoise et sa politique consistant à « prendre Taiwan par la force » représentent des « obstacles » à l’amélioration des relations. « Une partie ne peut forcer l’autre à coopérer sous le simple prétexte qu’il a été unilatéralement décidé qu’il s’agit d’un dossier urgent », a déclaré la ministre qui s’exprimait à Washington devant l’Institut de l’entreprenariat américain. La Loi anti-sécession adoptée en mars 2005 par la Chine donne un cadre légal à l’usage de la force contre Taiwan si l’île déclare son indépendance de jure, repousse indéfiniment la perspective de négociations sur la réunification, ou que des événements graves dans l’île provoquent une sécession définitive. Lai Shin-yuan a également souligné le rôle fondamental du soutien américain pour l’île face au continent chinois. Elle a noté l’importance de l’expérience démocratique taiwanaise et de son miracle économique dans le processus de négociation avec la Chine, des facteurs qui ont en outre incité la Chine à une transformation économique et sociale. Lai Shin-yuan a enfin appelé la communauté internationale à accorder une plus grande importance à l’influence de Taiwan sur l’évolution des relations entre les deux rives en renforçant ses relations avec l’île, le dialogue sur le développement des relations avec la Chine et la sécurité régionale.