Taiwan Today

« Le continent chinois n’est plus un havre de paix pour les criminels recherchés depuis que les deux rives ont signé un accord de coopération judiciaire en avril 2009 », a récemment déclaré Kao Feng-chi, un procureur en charge des dossiers d’extradition. Depuis la mise en œuvre de cet accord en juin 2009, la Chine a extradé vers Taiwan une centaine d’individus sur les 200 réclamés par Taipei. Selon le procureur Kao Feng-chi, une étroite collaboration avec les autorités chinoises à Pékin est nécessaire pour obtenir l’arrestation de certains criminels qui savent s’acheter la protection de certains fonctionnaires régionaux sur le continent. Pékin réclame des informations précises à propos des individus recherchés avant de décider ou non de procéder à une arrestation. Le Bureau des enquêtes du ministère de la Justice et le Bureau des enquêtes criminelles à Taipei travaillent ainsi avec le ministère de la Sécurité publique, à Pékin, au cas par cas, a expliqué le procureur. Cette collaboration a déjà permis l’arrestation d’un certain nombre de délinquants en col blanc, comme l’ancien député Kuo Ting-tsai, l’ancien juge de la Haute Cour Chang Ping-lung ou encore l’ancien président de l'assemblée districtale de Changhua Pai Hung-shen, a indiqué le procureur. Beaucoup restent cependant en cavale dont les plus riches et les plus influents comme Chen Yu-hao, l’ancien Pdg du groupe Tuntex, Chu An-hsiung, l’ancien Pdg du groupe An Feng, Tseng Cheng-jen, l’ancien Pdg du groupe Kuangsan ou encore l’ancien porte-parole du Parlement Liu Sung-fang. Les écoutes téléphoniques sont la méthode la plus efficace pour retrouver ceux qui se cachent en Chine et les individus qui ne conservent aucun contact avec Taiwan sont donc difficiles à retrouver, a noté Kao Feng-chi. Selon les douanes du port de Kaohsiung, depuis l’entrée en application de l’accord de coopération judiciaire entre les deux rives, un nombre croissant de personnes recherchées fuiraient maintenant vers les Philippines.