Taiwan Today

Chen Hsiao-pin, un ancien sergent de l’armée de la République de Chine capturé en janvier 1955 par l’Armée populaire de libération, est arrivé hier à Taipei. Accueilli avec les honneurs militaires, il a rejoint une maison de retraite pour vétérans à New Taipei, où il sera provisoirement hébergé. Arrivé de Hangzhou, dans la province continentale du Zhejiang, Chen Hsiao-pin a été salué par le commandant Yang Tien-hsiao, lequel a mis en exergue la dette de la nation envers ce vétéran. Blessé à l’œil droit et au pied lors de la bataille des Yijiangshan, du 18 au 20 janvier 1955, il y a été fait prisonnier et soigné avant d’être envoyé dans un camp de travail – une mine de charbon dans le Shanxi où il a travaillé jusqu’à sa retraite. C’est l’an dernier que l’ancien militaire a fait parvenir à Taiwan une demande d’installation, demande approuvée par le ministère de la Défense après que la Fondation des échanges entre les deux rives (SEF), l’organe chargé des relations avec l’autre rive du détroit de Taiwan, a pu vérifier le statut d’ancien combattant de l’intéressé, aujourd’hui âgé de 78 ans. La bataille des Yijiangshan a marqué le début de la Première crise du détroit de Taiwan. Les deux îlots Yijiang nord et Yijiang sud, au large des côtes du Zhejiang, étaient alors parmi les derniers avant-postes d’où l’armée de la République de Chine pouvait lancer des actions de guérilla sur le continent et constituaient un élément-clef du dispositif de défense de l’archipel voisin des Dacheng, alors sous contrôle nationaliste également. Le millier d’hommes posté aux Yijiangshan sous le commandement du colonel Wang Sheng-ming n’a pu résister que 61 heures à l’attaque aérienne, navale et terrestre de l’Armée populaire de libération. Cette défaite a contraint le mois suivant la République de Chine à évacuer des Dacheng, avec l’aide de la Marine américaine, les 30 000 civils et militaires qui s’y trouvaient. On a longtemps pensé à Taiwan que l’ensemble des troupes stationnées aux Yijiangshan avaient été décimées. Il est maintenant établi que des soldats ont survécu et ont été faits prisonniers. Ces dernières années, 130 d’entre eux se sont, comme Chen Hsiao-pin, installés à Taiwan.