Taiwan Today

Un photographe et une journaliste de la chaîne taiwanaise Sanli TV ont été appréhendés avec brutalité par la police pékinoise dimanche vers 14h alors qu’ils étaient en train de travailler dans le quartier commerçant de Wanfujing. Ils ont été relâchés au bout de quelques heures, après avoir été interrogés, apparemment grâce à l’intervention de Chen Yunlin, le président de l’Association des relations à travers le détroit de Taiwan (ARATS) – l’organisme chinois en charge du dialogue avec Taipei – qui est actuellement en visite à Taiwan. L’équipe, qui était sur place pour filmer un rassemblement antigouvernemental, s’est retrouvée face à un important contingent de policiers venus empêcher toute manifestation. Les deux journalistes ont été embarqués manu militari dans des véhicules séparés, et leurs caméras et téléphones ont été confisqués. Informé des faits, Liu Te-shun, le vice-ministre des Affaires continentales, a alors pris contact avec la Fondation des échanges entre les deux rives (SEF), l’organisme miroir de l’ARATS. La SEF est intervenue auprès de Chen Yunlin, qui était en train de visiter le parc scientifique de Neihu, à Taipei, et celui-ci a tout de suite téléphoné à l’office des Affaires taiwanaises, à Pékin, pour demander que les reporters taiwanais soient remis en liberté. Ils ont effectivement été relâchés vers 18h. L’équipe taiwanaise n’est pas la seule à avoir été prise à partie par la police pékinoise ces derniers jours, les autorités chinoises craignant une contagion de la « révolution du jasmin » qui agite l’Afrique du Nord : des journalistes de plusieurs médias et agences étrangers, dont une chaîne de télé hongkongaise, BBC, Bloomberg, The New York Times ou encore Associated Press, ont également été chassés sans ménagement de certains lieux publics, et leurs reportages saisis.