05/05/2024

Taiwan Today

Deux rives

Aux Etats-Unis, Tsai Ing-wen développe le thème du « consensus taiwanais »

15/09/2011
A l’Institut de l’entreprise américaine pour la recherche sur les politiques publiques (AEI), à Washington, où elle avait été invitée à s’exprimer hier, Tsai Ing-wen, présidente du Parti démocrate-progressiste (DPP) et candidate à la présidentielle de 2012, a redit sa détermination à dégager un consensus parmi l’ensemble des Taiwanais concernant le développement des relations avec la Chine. Seul un « consensus taiwanais », à savoir une base commune à tous les Taiwanais, quelle que soit leur couleur politique, peut servir de fondation solide aux négociations avec l’autre rive du Détroit, a-t-elle insisté. L’objectif du DPP est le maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taiwan, afin que les Taiwanais puissent jouir d’une économie prospère tout en préservant leurs libertés politiques et leur style de vie. Le « consensus de 1992 » qui, pour Ma Ying-jeou et le gouvernement Kuomintang (KMT), est la base du dialogue avec la Chine, n’est qu’un arrangement trouvé entre le KMT et le Parti communiste chinois, il ne s’agit pas d’un consensus émanant des Taiwanais, a-t-elle souligné. Tsai Ing-wen suggère donc de remplacer le « consensus de 1992 » par un « consensus taiwanais » obtenu de façon démocratique. Ce consensus pourrait, a-t-elle ajouté, être légalisé par voie parlementaire à l’issue d’un processus de concertation politique. Cette formule permettrait de pérenniser le dialogue avec la Chine, quel que soit le parti au pouvoir à Taiwan. Ainsi Pékin serait-il moins inquiet en cas d’alternance politique à Taipei. Les déclarations de la chef de l’opposition taiwanaise ont été accueillies sans enthousiasme à Pékin, la porte-parole de l’office des Affaires taiwanaises, Fan Liqing, réaffirmant que le « consensus de 1992 » est « le socle des négociations entre les deux rives » et que toute tentative de nier son existence ralentirait ce dialogue voire provoquerait une « instabilité » dans les relations entre Pékin et Taipei. Interrogée par ailleurs sur l’éventualité d’une visite en Chine du présidente de la république, Ma Ying-jeou, et sur la question de savoir en quelle qualité il serait invité, Fan Liqing a répondu de façon évasive qu’il fallait laisser la situation évoluer naturellement et que les détails seraient réglés ultérieurement en fonction de l’état d’avancement des négociations entre les deux rives.

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