02/05/2024

Taiwan Today

Deux rives

Le DPP s’interroge sur sa politique chinoise

15/02/2012
Après sa défaite à l’élection présidentielle du 14 janvier, le Parti démocrate-progressiste (DPP), toujours dans l’opposition, s’est penché hier sur ses propositions et ses positions en matière de relations entre les deux rives du détroit de Taiwan, et la nécessité d’opérer un recentrage de ces positions semble avoir été largement partagé. Organisé par le Taiwan Brain Trust, un institut de recherche fondé par le DPP, le forum a fait office d’examen de conscience. « Dans la perspective de préparer l’avenir, le DPP devrait s’interroger sur deux choses : l’estimation de l’héritage politique de Chen Shui-bian [陳水扁] et l’articulation d’une politique chinoise fondée depuis toujours sur la sauvegarde de la souveraineté taiwanaise, qui soit susceptible d’attirer les électeurs. », a notamment estimé l’ancien député, Lin Cho-shui [林濁水], qui a regretté l’inconsistance de la candidate du parti, Tsai Ing-wen [蔡英文], sur cette question. Pour Kuo Cheng-liang [郭正亮], également ancien député, « Ma Ying-jeou [馬英九] a été réélu non pas parce qu’il a défendu la légitimité du consensus de 1992 mais parce qu’il a brillamment réussi à lier ce consensus à l’avenir du développement économique de Taiwan, ce qui a convaincu les électeurs ». Kuo Cheng-liang considère en effet que le Kuomintang (KMT) a gagné parce que sa position sur les relations entre les deux rives est flexible. Ce parti a su faire évoluer sa position sur la Chine depuis la promotion de la réunification vers un refus de celle-ci avec la politique des trois non (pas de réunification, pas d’indépendance, pas de recours à la force) d’une part, et d’autre part, depuis la promotion d’un accord de paix avec la Chine jusqu’à la volonté de le soumettre à référendum. « Le KMT est intelligent et a cherché à construire un argumentaire flexible », a renchéri le député qui estime que « le DPP doit construire une politique flexible pour encadrer ses interactions avec la Chine ». Il a reconnu que ce dilemme n’avait pas encore trouvé de solution au sein du DPP. En bref, les analystes ont été presque unanimes pour affirmer que la défaite du DPP s’explique par l’absence de crédibilité du parti à gérer les relations entre les deux rives et sur son impossibilité de capitaliser sur l’héritage politique de Chen Shui-bian.

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