Taiwan Today

S’exprimant lors de la cérémonie marquant le vingtième anniversaire des pourparlers Koo-Wang, premiers contacts semi-officiels entre Taipei et Pékin au cours desquels des accords concernant les relations à travers le détroit de Taiwan avaient été conclus, le président de la République Ma Ying-jeou [馬英九] a souligné hier à Taipei leur portée historique. A cette occasion, il a également réaffirmé l’importance du « consensus de 1992 » et rappelé que la politique continentale du gouvernement s’inscrivait dans le cadre de la Constitution de la République de Chine. Organisées à Singapour du 27 au 29 avril 1993, les discussions entre le président de la Fondation pour les échanges entre les deux rives (SEF), Koo Chen-fu [辜振甫], et son homologue chinois de l’Association pour les relations à travers le détroit de Taiwan (ARATS), Wang Daohan [汪道涵], s’étaient conclues par la signature de quatre accords entre les deux rives. Ces deux responsables « se sont engagés dans des consultations pragmatiques et ont cherché un terrain d’entente, mettant de côté les différends », a noté Ma Ying-jeou en soulignant que cela avait posé les bases de relations systémiques à travers le Détroit. Sans le consensus de 1992, les rencontres Koo-Wang n’auraient pas été possibles, a-t-il par ailleurs affirmé. Il faisait là référence à l’accord oral obtenu cette année-là entre les deux rives et selon lequel, s’il n’existe qu’une seule Chine, chaque rive en conserve une interprétation propre. Après le décès de Koo Chen-fu et de Wang Daohan, en 2005, ces efforts ont été poursuivis et, au cours des cinq dernières années, la SEF et l’ARATS ont tenu huit séances de négociations qui ont abouti à la signature de 18 accords, a rappelé le chef de l’Etat. Ces accords ont rendu possible l’établissement de 616 vols directs hebdomadaires entre près de 50 destinations sur les deux rives du Détroit, ainsi que l’arrestation, grâce à une coopération dans la lutte contre la criminalité, de plus de 4 700 suspects dans des affaires de fraude, a illustré Ma Ying-jeou. Plus largement, le président a rappelé que les discussions avec Pékin étaient régies par la Constitution de la République de Chine. « Nous ne faisons et ne ferons pas la promotion de “deux Chines”, d’“une Chine et un Taiwan” ni de “l’indépendance de Taiwan” », a-t-il déclaré. La politique continentale du gouvernement est menée dans l’intérêt de Taiwan et de sa population et vise à traiter les dossiers économiques avant les questions politiques, ainsi que des questions les moins disputées avant celles qui sont plus sensibles, a-t-il poursuivi.