04/05/2024

Taiwan Today

Deux rives

Un accord sur les services signé avec la Chine

24/06/2013
Sous l’empire de l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA), Taipei et Pékin ont signé vendredi 21 juin un accord sur les services qui ouvre plusieurs dizaines de leurs secteurs respectifs à la concurrence. Si certains économistes estiment que les retombées seront positives pour les entreprises taiwanaises, le Parti démocrate-progressiste (DPP) a condamné l’absence de transparence des négociations. Le Premier ministre Jiang Yi-huah [江宜樺] s’est félicité de la signature de cet accord qui a eu lieu vendredi à Shanghai entre Lin Join-sane [林中森], le président de la Fondation des échanges entre les deux rives (SEF), et Chen Deming [陳德銘], son homologue chinois de l’Association pour les relations à travers le détroit de Taiwan (ARATS), à l’occasion de la 9e rencontre entre les deux structures semi-officielles. Dans le cadre de cet accord, Pékin ouvrira aux investissements taiwanais 80 secteurs de l’industrie des services dont le commerce de détail, le commerce électronique ou encore les services de voyages. En contrepartie, Taipei s’engage à ouvrir aux capitaux chinois 64 secteurs dont celui des transports, des centres médicaux, de la médecine chinoise, des soins de beauté et des services de voyages. Plusieurs économistes ont par ailleurs estimé que cet accord allait bénéficier aux secteurs des services insulaires même si les entreprises locales devront faire face à un certain nombre de défis. Selon Wang Chien-chuan [王健全], le vice-président de l’Institut Chung-Hua de recherche économique, cet accord peut servir de « démarreur » pour aider les entreprises taiwanaises à relancer leurs exportations d’autant plus que les conditions négociées sont plus souples que les mécanismes prévus dans le cadre de l’OMC ou que celles négociées dans le cadre du pacte économique signé par Pékin et Hongkong en octobre 2003. Mais, a-t-il prévenu, l’industrie locale des services doit reconnaitre le fait qu’elle ne peut pas uniquement jouir de l’ouverture d’un marché sans que le marché local ne s’ouvre aux entreprises étrangères. Pour les acteurs du secteur de l’édition, l’accord signé, qui autorisera une entreprise chinoise à prendre moins de 50% des parts d’une entreprise dans le secteur de l’imprimerie, n’est pas juste parce qu’il va finalement entraîner la distribution de médias chinois à Taiwan alors que la réciproque ne sera pas possible du fait de la censure en vigueur sur le continent chinois. En revanche, dans les secteurs de la construction et des services associés, les industriels ont exprimé leur satisfaction à l’annonce de la signature de cet accord. Enfin, l’opposition a vigoureusement protesté contre ce qu’elle juge être un accord négocié dans le dos du Parlement et dans l’absence de transparence. Selon Tsai Ing-wen [蔡英文], un des poids lourds du DPP, « le gouvernement est permissif avec la Chine alors qu’il est péremptoire face aux voix de l’opposition. La société taiwanaise ne peut accepter ce type de disparité dans la mise en place des politiques publiques », a-t-elle noté.

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