Taiwan Today

Hier débutait à Taipei au Grand Hôtel la 7^e réunion du Comité de coopération économique (ECC), la structure créée sous l’empire de l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA) signé par Taipei et Pékin en juin 2010 et destinée à gérer les modalités d’application de cet accord. La décision de créer un septième groupe de travail sur les petites et moyennes entreprises a été prise à l’issue de cette rencontre. Dans son discours d’inauguration, la vice-présidente de la Fondation pour les échanges dans le Détroit, Shih Hui-fen [施惠芬], qui menait les discussions pour la partie taiwanaise, a déclaré que cette septième réunion était la preuve de la normalisation d’une coopération active sur le plan économique et commercial entre Taiwan et la Chine continentale. Elle a en outre manifesté le souhait de voir les deux parties construire un environnement commercial stable et solide entre les deux rives. Son homologue chinois, le vice-président de l’Association pour les relations à travers le détroit de Taiwan, Zheng Lizhong [鄭立中], qui menait les discussions pour la partie continentale, a déclaré que la Chine réformait activement sa structure économique pour offrir un plus grand nombre d’opportunités aux deux rives. Il a ainsi cité l’établissement de zones franches expérimentales dans des provinces comme le Fujian ou le Guangdong. Ces initiatives, a-t-il dit, sont destinées à tester les nouvelles stratégies économiques décidées par le président chinois, Xi Jinping [習近平], et baptisées « Ceinture économique de la Route de la soie » et « Route de la soie maritime du 21^e s. » Enfin, Zheng Lizhong a qualifié les relations entre les deux rives en 2014 « de progressives malgré certaines difficultés devant être surmontées ». Selon les observateurs, la volonté chinoise d’intégrer Taiwan dans sa grande stratégie économique pourrait signaler de nouvelles opportunités d’investissements pour les entreprises taiwanaises. A l’issue de la rencontre, le ministre-adjoint de l’Economie, Bill Chao [卓士昭] a déclaré que les discussions, qui ont porté sur le texte de l’Accord sur le commerce des marchandises, se sont révélées « fructueuses ». Les deux rives sont tombées d’accord sur les principaux points relatifs à un mécanisme de gestion des disputes dans le cadre de l’ECFA, a-t-il encore précisé. Il a été également décidé d’étendre la coopération industrielle au commerce en ligne, ainsi qu’aux secteurs des diodes électroluminescentes (DEL), de l’Internet sans fil en zone urbaine, des écrans, de la logistique, de l’automobile, des textiles et des produits pharmaceutiques. Lors d’une autre conférence de presse donnée par le vice-ministre chinois du Commerce Gao Yan [高燕], qui était à la tête de la délégation chinoise, ce dernier a affirmé que les deux rives avaient mis l’accent sur six domaines de travail, dont l’impact potentiel des accords entre les deux rives et la nécessité de mener des négociations à un rythme régulier. Aux abords du Grand Hôtel à Taipei où avait lieu la rencontre, plusieurs dizaines de personnes manifestaient contre la politique continentale du gouvernement. C’est la seconde réunion de ce type depuis que les étudiants du mouvement des Tournesols ont occupé le Parlement pour protester contre les termes de l’Accord sur le commerce des services, dont la ratification est toujours bloquée au Parlement. L’ECC se réunit tous les six mois, chaque rencontre étant alternativement organisée par Taipei ou Pékin. La dernière avait eu lieu à Pékin en août 2014. En plus de servir de plateforme de négociations entre les deux rives, l’ECC est composé de désormais sept groupes de travail chargés de suivre les modalités d’application de la liste de récolte précoce, un des termes négociés dans le cadre de l’ECFA, mais aussi les négociations et l’entrée en vigueur des accords de coopération sur le commerce des marchandises et des services, les arbitrages commerciaux ainsi que la coopération industrielle et douanière.