02/05/2024

Taiwan Today

Economie

ECFA : la seconde session de négociations a débuté hier à Taoyuan

01/04/2010
C’est dans le district de Taoyuan, au Ta Shee Resort dans la commune de Dasi à 41 km de Taipei, que l’équipe des négociateurs taiwanais a accueilli la délégation chinoise pour entamer la seconde session de pourparlers dans la perspective de la signature de l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA). La première journée a été marquée par une déclaration du président de la République, Ma Ying-jeou, une bonne volonté affichée de la délégation chinoise et des manifestations limitées aux abords du complexe hôtelier. La première journée de négociations a porté sur le contenu de l’accord préliminaire relatif aux produits et services qui feront l’objet d’une exemption immédiate des droits de douane ainsi que sur le texte même de cet accord, qui devrait représenter le socle de l’ECFA, a expliqué Huang Chih-peng, le directeur du bureau du Commerce extérieur, à la tête de l’équipe de négociateurs insulaires. « Les deux parties ont échangé leurs points de vue et idées respectives sur l’impact de l’ECFA sur les industries de chacune des deux rives. Nos positions se rapprochent et nous allons continuer à négocier avec sincérité et flexibilité », a-t-il déclaré hier soir. Huang Chih-peng a également précisé que Taipei avait clairement réitéré sa position selon laquelle le marché insulaire agricole ne devait être que partiellement ouvert aux produits chinois tandis que celui de la main-d’œuvre resterait fermé aux salariés chinois. De son côté, Tang Wei, à la tête de la délégation chinoise et en charge de Taiwan, Hong kong et Macao au sein du ministère chinois du Commerce, a décrit l’état d’esprit de son équipe par les trois mots « rapide, facile et réduit », une attitude avec laquelle la délégation chinoise compte négocier d’abord les dossiers faciles et sur une base réduite afin d’obtenir rapidement un accord, a-t-il poursuivi. « L’ECFA n’est pas une panacée ni une calamité, a-t-il déclaré, mais il contribuera à une ouverture mutuelle de nos marchés, au renforcement du commerce des produits et services et facilitera l’institutionnalisation d’une coopération économique entre les deux rives. » La première session de négociations avait eu lieu le 26 janvier dernier à Pékin. De son côté, le chef de l’Etat, Ma Ying-jeou, a déclaré que le contenu des négociations ferait l’objet d’un rapport au président du Parlement, Wang Jin-pyng, ainsi qu’aux groupes parlementaires des partis politiques. « Si cela ne nuit pas aux négociations en cours, nous informerons l’opinion publique de leur résultat afin de rassurer tout le monde sur le fait que nous ne menons pas de pourparlers secrets », a précisé le chef de l’Etat. Enfin, à l’initiative d’élus locaux du Parti démocrate-progressiste (DPP), dans l’opposition, une centaine de personnes s’était rassemblée aux abords du lieu des négociations pour protester contre la signature de l’ECFA. Aucune violence n’a été a déplorée de la part des forces de l’ordre comme du côté des manifestants. Les instances nationales du DPP se sont néanmoins désolidarisées de la manifestation. « Il est trop tôt pour manifester. Le DPP discutera de ces actions en fonction de l’attitude du gouvernement face au débat [que Ma Ying-jeou a accepté d’avoir avec Tsai Ing-wen] et à la perspective d’un référendum sur l’ECFA », a déclaré Tsai Ing-wen, la présidente du DPP. Pour l’opposition, cet accord menace la souveraineté nationale en rendant l’île économiquement dépendante du continent chinois. L’Union Solidarité Taiwan (TSU) y est violemment opposée et a initié une pétition visant à obtenir la tenue d’un référendum sur le dossier.

Les plus lus

Les plus récents