03/05/2024

Taiwan Today

Economie

Les industriels taiwanais implantés en Chine cherchent la parade après une vague de suicides dans une usine chinoise de Foxconn

31/05/2010
Plusieurs responsables politiques, au premier rang desquels le Premier ministre, Wu Den-yih, ont apporté vendredi leur soutien à Terry Guo, le fondateur et PDG du groupe électronique Foxconn Technology, lequel fait depuis plusieurs jours l’objet d’une importante médiatisation après une vague de suicides sur son site de Shenzhen, en Chine. Dans le même temps, d’autres entreprises taiwanaises implantées sur le continent ont mis en avant leurs propres initiatives en matière de prévention des suicides. « La tâche à laquelle doit faire face Terry Guo, dont le groupe emploie près de 800 000 salariés, est particulièrement difficile », a noté Wu Den-yih. Ce genre de drames peut aussi concerner d’autres entreprises insulaires implantées en Chine, a renchéri Wang Jin-pyng, le président du Yuan législatif, avant d’appeler le gouvernement à soutenir ces dernières. Mercredi, lors d’une visite guidée des installations de Foxconn à Shenzhen pour la presse internationale, Terry Guo avait annoncé différentes mesures prises par le groupe pour éviter toute nouvelle tragédie (on avait alors déjà déploré 9 suicides ces dernières semaines sur le site, qui emploie 300 000 personnes). En particulier, il avait indiqué que des sociologues et des psychologues seraient missionnés pour proposer des améliorations à l’organisation du travail. Une ligne d’écoute et un système de détection des personnes en situation de détresse ont également été annoncés. Un 11e suicide, intervenu le même jour, puis un 12e vendredi dans une autre usine du groupe, au nord de la Chine, a cependant conduit la plupart des clients de Foxconn, parmi lesquels Nokia, Sony, Apple ou encore Dell, à accentuer leur pression sur le groupe, en annonçant le lancement d’enquêtes sur les conditions de travail sur place. Par ailleurs, le groupe agroalimentaire taiwanais Ting Hsin, le plus gros producteur de nouilles instantanées en Chine, a indiqué hier promouvoir auprès de ses 60 000 ouvriers les enseignements de la Fondation bouddhique Tzu Chi. Ces dernières années, a expliqué Liu Wen-feng, un responsable des ressources humaines du groupe à Shanghai, Ting Hsin a cherché à intégrer ces préceptes à la culture de l’entreprise, notamment en considérant tous ses salariés comme les membres d’une même famille. Ces derniers sont également incités à participer, en dehors du travail, à des actions de bienfaisance. Cette démarche de renforcement spirituel, veut croire Ting Hsin, est une manière efficace de prévenir le suicide. A Taipei, Lin Tzu-wen, le président de la Fédération nationale des syndicats indépendants, a toutefois été plus critique et appelé les fabricants implantés sur le continent à revoir en profondeur leurs méthodes de gestion du personnel.

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