06/05/2024

Taiwan Today

Economie

ECFA : le DPP critique l’absence d’une clause importante

13/07/2010
Selon le Parti démocrate-progressiste (DPP), dans l’opposition, l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA) que Taipei et Pékin ont signé le 29 juin dernier souffre d’un grave manque : l’absence d’une clause permettant de suspendre l’application de l’accord en cas de mise en danger significative des industries taiwanaises. « L’ECFA n’est même pas aussi avantageux que le CEPA [Closer Economic Partnership Arrangement, l’accord économique signé par Hongkong et Pékin en 2003], qui inclut une clause de protection des industries », a déclaré hier la députée Kuan Bi-ling, qui a souligné combien il était incompréhensible que le gouvernement n’ait pas négocié une telle clause. L’article 9 du CEPA prévoit la suspension immédiate et temporaire des réductions tarifaires s’il s’avère que « la mise en application du CEPA provoque une forte augmentation de l’importation de produits provoquant ainsi une situation dans laquelle les industries locales pourraient être sérieusement menacées ». Lin Shu-fen, députée du DPP, a regretté cette absence dans le texte de l’ECFA, notant que Taipei peut uniquement, conformément à l’article 16 de l’accord, décider d’une cessation pure et simple de l’application de l’accord, qui ne prend effet qu’après une période de conciliation de 30 jours et un délai de 180 jours après une notification écrite à l’autre partie. « Le principal objectif de cette clause est de donner une période d’ajustement aux entrepreneurs taiwanais en Chine. Il s’agit d’éviter que leurs entreprises n’aient pas le temps de réagir si jamais la Chine décide d’interrompre l’accord », ont, de leur côté, expliqué les députés du KMT. Le DPP, qui est farouchement opposé à l’ECFA, a par ailleurs rappelé à quel point le CEPA avait eu un impact négatif sur l’économie de l’ancienne colonie, provoquant des inégalités de revenus qui sont aujourd’hui parmi les plus élevées dans le monde. Selon le groupe parlementaire du DPP, le CEPA et l’ECFA, tous deux signés un 29 juin, sont emblématiques des ambitions politiques et économiques de Pékin, un point de vue largement contesté par le KMT. Répondant à ces critiques, le ministère des Affaires continentales a déclaré que la clause mentionnée par le DPP ne s'applique qu'en cas de « libéralisation totale » de la circulation des biens, ce qui n'est pas le cas dans l'ECFA qui reste un accord-cadre. Selon le ministère, l'ECFA n'est pas comparable ni inférieur au CEPA et a été négocié sur une « base de parité », ce qui le rend « fondamentalement différent » du CEPA. « L'opposition compare l'ECFA avec le CEPA parce qu'elle n'a pas compris l'esprit de l'ECFA et qu'elle se trouve dans un état d'esprit d'auto-dénigrement », a-t-on précisé au ministère.

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