06/05/2024

Taiwan Today

Economie

La fuite des cerveaux, un problème de sécurité nationale

20/04/2011
Alors que la Chine a fait du recrutement de scientifiques et d’ingénieurs un objectif majeur de son XIIe plan quinquennal et que la Corée du Sud, Hongkong et Singapour courtisent les professionnels taiwanais, le dossier de la fuite des cerveaux a été mise, à la demande du président de la République Ma Ying-jeou, à l’agenda des travaux du Conseil pour la sécurité nationale (NSC). Un panel d’experts a été constitué à l’automne dernier et a remis au début du mois d’avril un premier rapport sur la question. Présenté lors d’une récente réunion du NSC par Chen Tain-jy, professeur à l’Université nationale de Taiwan, le rapport souligne que, selon les données du recensement chinois réalisé en fin d’année dernière, 700 000 Taiwanais vivent désormais dans la seule région de Shanghai. En plus de la Chine, Taiwan laisse s’échapper ses professionnels les plus qualifiés vers les pays voisins, estime le rapport. Les médecins et le personnel médical se voient offrir de bien meilleurs salaires à Singapour. Hongkong attire les universitaires les plus réputés. Quant à la Corée du Sud, c’est d’abord aux ingénieurs et techniciens taiwanais qu’elle fait appel. Face à une telle hémorragie, Taiwan doit prendre des mesures, a estimé Chen Tain-jy. Lors de la même réunion, Tsay Ching-yen, le président de l’Institut de recherche sur les technologies industrielles (ITRI), a expliqué que l’organisation qu’il dirige n’était pas à l’abri de cette fuite des cerveaux. Selon lui, 38 instituts similaires à l’ITRI ont été créés ces dernières années dans les différentes provinces chinoises. Dans ce contexte, Tsay Ching-yen a regretté que les mesures prises par le gouvernement pour limiter les salaires des hauts fonctionnaires s’appliquent à l’ITRI et à d’autres instituts de recherche du même genre. Les salaires des dirigeants y sont plafonnés à 184 960 dollars taiwanais par mois et ceux des chercheurs limités à 161 020 dollars par mois. « De telles restrictions ne feront que rendre plus difficile encore le recrutement de chercheurs dans certains secteurs des hautes technologies », a-t-il insisté.

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