Taiwan Today

C’est bien le virus H5N2 qui a causé la mort, fin octobre, de 400 poulets d’élevage à Luchu, dans le district de Kaohsiung, a confirmé samedi Chen Wu-hsiung, le ministre de l’Agriculture. Il s’agit pour l’heure du seul cas avéré dans l’île de contamination de volailles à ce virus de la grippe aviaire, réputé non transmissible à l’homme. Des mesures ont été prises pour prévenir un risque épidémique, indemniser les éleveurs et rassurer les consommateurs. L’opposition a toutefois critiqué le ministère pour la lenteur de sa réaction dans cette affaire. Très rapidement après le signalement de décès suspects dans cet élevage, le 21 octobre dernier, la présence du virus H5N2 – différent du H5N1, qui lui est transmissible à l’homme – a été diagnostiquée sur des échantillons, à l'aide d'un test de réaction en chaîne de la polymérase (PCR). L’Institut de recherche vétérinaire a ensuite mené deux séries d’analyses complémentaires, les premiers résultats obtenus étant discordants, a expliqué sa directrice adjointe, Lee Shu-hwae. Alors que l’on recherche toujours l’origine de cette infection, le ministère a annoncé un renforcement de la surveillance des oiseaux sauvages et migrateurs, et la poursuite pendant 3 mois de la désinfection systématique des 76 élevages situés dans un rayon de 3 km autour du foyer de grippe aviaire. Chen Wu-hsiung a par ailleurs annoncé un mécanisme de stabilisation des prix des volailles, ainsi qu’une hausse du montant maximal des prêts bonifiés accordés aux éleveurs et aux industries agroalimentaires concernées, assortie d’une baisse des taux d’intérêt. Les craintes pour l’économie de la filière sont en effet fortes. La semaine dernière, avant même la publication des résultats des analyses, le Japon, qui achète chaque année pour 28 millions de dollars américains de volailles et d’œufs, a annoncé la suspension de ses importations en provenance de Taiwan. Lee Chin-lung, ministre de l’Agriculture sous le gouvernement précédent, a dénoncé hier la lenteur de la réaction et le manque de transparence des autorités. « Je ne dis pas qu’il ne fallait pas faire une double analyse, mais cela se voit très rarement », a-t-il notamment déclaré.