Paul Krugman, qui a plusieurs fois commenté positivement la manière dont Taiwan mène sa barque économique dans la tourmente actuelle, a loué le système d’assurance maladie en place dans l’île et expliqué qu’il s’apprêtait à recommander le modèle taiwanais aux Etats-Unis.
L’interview est toutefois plus axée sur la politique économique des Etats-Unis et sur le rôle que peut jouer la Chine pour aider le monde à sortir de la crise. En l’occurrence, l’économiste qui enseigne à l’Université Princeton et contribue régulièrement aux chroniques économiques du New York Times, pense que l’économie chinoise n’a pas la taille suffisante pour entraîner le monde vers la reprise économique.
Il a par ailleurs relativisé l’intérêt de la proposition du gouverneur de la Banque centrale chinoise, Chou Xiaochun, fin mars, de s’inspirer notamment des idées de l’économiste John Maynard Keynes pour créer une nouvelle monnaie internationale de référence dans le cadre d’un « système supra-souverain ».
Rien de nouveau là dedans, rappelle Paul Krugman, puisqu’il s’agit du modèle suivi pour la création des droits de tirage spéciaux (DTS) en 1968. Le problème avec les DTS, commente l’économiste, est qu’il ne s’agit pas d’une devise réelle qui puisse être échangée dans la vie quotidienne, et c’est pourquoi le panier de monnaies – le dollar américain, l’euro, le yen et la livre sterling – est plus utile.
Paul Krugman exprime par ailleurs sa conviction que le billet vert va baisser du fait de l’accroissement du déficit commercial américain et de la chute des taux d’intérêt. Il constate aussi que les problèmes de l’Europe sont bien plus inquiétants qu’il l’avait imaginé et note qu’il reste difficile pour l’euro de concurrencer le dollar dans la mesure où les membres de l’Union européenne ont des politiques économiques distinctes.