Taiwan Today

Une enquête réalisée la semaine dernière auprès de 100 directeurs d’établissements hospitaliers et publié hier révèle que près de 90% d’entre eux ont des difficultés à recruter du personnel infirmier en nombre suffisant. Selon Lu Yueh-jung, secrétaire général de l’Union nationale des associations d’infirmiers, 10% des postes restent vacants, la pénurie de personnel entraînant parfois la fermeture de certains services hospitaliers. Les infirmiers ont tendance à changer souvent d’établissement, voire à quitter la profession. Selon le ministère de la Santé, moins de 60% des infirmiers diplômés travaillent effectivement dans ce secteur. On sait par exemple qu’une partie des infirmières démissionnaires se dirigent vers la profession d’hôtesse de l’air. Un sondage réalisé auprès de 1 000 infirmiers l’année dernière indiquait ainsi que 17% seulement d’entre eux envisageaient de rester dans la profession au-delà des trois années à venir. Le phénomène s’expliquerait par le faible niveau des salaires, la charge trop lourde de leur travail et le stress auquel les infirmiers sont soumis. En général, le personnel infirmier a, à Taiwan, la charge de 8 à 11 patients, contre 7 au Japon et 4 ou 5 en Europe et aux Etats-Unis, affirme Lu Yueh-jung. Le travail de nuit, poursuit-elle, est encore plus lourd, le manque de personnel impliquant pour les infirmiers de garde qu’ils assurent la surveillance de 20 à 30 patients. La Fondation de réforme du secteur de la santé de Taiwan (THRF) déplore que le personnel infirmier continue d’être soumis à des conditions de travail aussi stressantes alors que les établissements hospitaliers enregistrent des bénéfices en hausse et que le budget de la santé augmente de 3% par an. En janvier dernier, le ministère de la Santé a renforcé les normes de certification des hôpitaux, posant entre autres exigences un minimum de 1 infirmier par unité de 4 chambres pour les petits hôpitaux de campagne, 1 pour 2,5 chambres pour les établissements de taille moyenne et 1 pour 2 chambres dans les centres hospitaliers universitaires.