04/05/2024

Taiwan Today

Economie

Main-d’œuvre étrangère : le ministère du Travail défend les avancées sociales de ces dernières années

16/05/2011
La ministre du Travail Wang Ju-hsuan s’est exprimée vendredi pour apporter une vision moins négative de la situation des travailleurs étrangers à Taiwan que celle donnée par le dernier rapport annuel d’Amnesty International. Nombre des critiques formulées sont des généralisations ou s’appuient sur des informations inexactes, a-t-elle expliqué. Pour preuve, a-t-elle déclaré, la qualité des mécanismes de protection des employés étrangers à Taiwan a capté l’attention des autorités indonésiennes, et le directeur de l’agence indonésienne en charge de l’emploi et de la protection des travailleurs, Mohammad Jumhur Hidayat, est venu en mission d’observation à Taiwan en avril dernier. Les Indonésiens représentent une part importante de la main-d’œuvre étrangère employée à Taiwan. Le responsable indonésien a en particulier commenté positivement l’installation de comptoirs de services destinés spécifiquement aux travailleurs étrangers dans les aéroports internationaux de Taiwan, ainsi que la création d’un numéro vert en plusieurs langues, le 1955, que ceux-ci peuvent composer s’ils font face à des difficultés dans leurs relations avec leur employeur ou dans leur vie quotidienne. Des progrès sont encore possibles, a reconnu la ministre, mais depuis l’adoption de la Loi du travail en 1984, la protection des travailleurs a été renforcée, et la situation des employés étrangers s’est largement améliorée. « On continue à déplorer des cas individuels [d’abus] mais cela n’est pas la règle », a-t-elle souligné. Taiwan est un pays démocratique et la population a des attentes élevées envers le gouvernement, a-t-elle encore déclaré. Le ministère du Travail a donc multiplié les inspections pour vérifier que la législation est appliquée. Appuyant les propos de Wang Ju-hsuan, Lin San-quei, en charge de l’Emploi et de la Formation professionnelle au ministère, a souligné que les employés étrangers peuvent changer d’employeur et que 100 000 d’entre eux l’ont fait jusqu’ici. Le ministère pourrait d’ailleurs revoir la réglementation pour faciliter encore ces transferts d’un employeur à un autre. Les employés étrangers venant à Taiwan dans le cadre d’un contrat à durée déterminée, avec un employeur spécifique, ils ont aujourd’hui la possibilité de changer d’employeur dans des cas précis, comme par exemple le décès de la personne dont ils avaient la charge en tant que garde-malade ou bien la fermeture de l’usine dans laquelle ils travaillaient. Ils peuvent également obtenir un transfert lorsque leur employeur précédent donne son accord, ou bien lorsque celui-ci n’a pas respecté la réglementation. Le rapport d’Amnesty International met en avant les abus auxquels sont exposés les travailleurs étrangers, « particulièrement vulnérables face au harcèlement sexuel, aux heures supplémentaires mal payées et aux mauvaises conditions de vie » ainsi que la difficulté dans laquelle ils se trouvent pour prouver ces abus. Il note aussi les frais « exorbitants » que versent encore beaucoup de candidats à un emploi à Taiwan aux agences de recrutement, des frais insoutenables qui les incitent à passer dans la clandestinité.

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