02/05/2024

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Economie

Urgences surchargées : quand une page Facebook fait bouger le ministère de la Santé

23/06/2011
L’utilisation, depuis le mois de février, d’une page Facebook comme plate-forme de discussion et de revendication par des médecins urgentistes taiwanais leur a permis de contourner les barrières administratives et d’entamer un dialogue direct avec le ministre de la Santé, Chiu Wen-ta. Au vu de ces échanges, ce dernier a annoncé en mars l’ouverture de discussions avec le Bureau de l’Assurance-santé nationale et a promis d’augmenter les dotations aux services des urgences hospitalières. Une expérience innovante dont un compte-rendu a été publié le 18 juin dans la revue médicale britannique The Lancet. Alors que les négociations entamées entre la Société de médecine d’urgence de Taiwan et le ministère de la Santé au sujet de la saturation des urgences hospitalières se languissaient depuis plusieurs années, les choses se sont soudainement accélérées le 8 février dernier avec la création, par un médecin urgentiste, d’une page « Sauvons les urgences » sur le site Facebook. En une semaine, explique l’article du Lancet, la page comptait près de 1 500 « fans », des personnels hospitaliers pour la plupart. Un mois plus tard, ils étaient 1 800, particulièrement actifs puisqu’ils avaient posté 455 messages (les fans sont plus de 3 000 aujourd’hui). Cette plate-forme d’échanges est adaptée aux besoins du personnel hospitalier, dont le rythme de travail rend difficile la participation à des réunions, a souligné Li Yu-chuan, professeur à l’Université médicale de Taipei et co-auteur de l’article paru dans la revue britannique. Et elle s’est avérée particulièrement efficace : non seulement Chiu Wen-ta et ses collaborateurs ont personnellement lu et répondu aux messages postés sur la page « Sauvons les urgences », mais ils ont également effectué des visites surprises dans 10 établissements hospitaliers à Taiwan. « Ce cas concret a des implications pour le futur du système de soins, car il montre comment les réseaux sociaux en ligne peuvent abattre les structures hiérarchiques rigides, qu’elles soient sociales ou professionnelles, qui font obstacle aux réformes », conclut l’article.

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