Taiwan Today

Pour des raisons diamétralement opposées, les organisations syndicales et patronales ont réagi négativement hier à la proposition du ministère du Travail de faire passer, le 1^er janvier prochain, le salaire mensuel minimum de 17 880 à 18 780 dollars taiwanais. Le salaire horaire minimum passerait ainsi de 98 à 103 dollars. Cette mesure doit encore être approuvée par le Yuan exécutif. « Nous regrettons cette décision, ce n’est pas acceptable », a déclaré, à la sortie d’une consultation au ministère du Travail qui a duré cinq heures, Lin Chin-yung, président du syndicat de Tatung et membre du bureau de la Confédération taiwanaise des syndicats. « Le salaire minimum devrait être à un niveau permettant aux travailleurs de nourrir leur famille, mais ce nouveau montant ne le permet pas. » « Si le salaire minimum est augmenté de 5%, les propriétaires d’entreprises devront débourser chaque année 34,8 milliards de dollars supplémentaires, sans parler des coûts supplémentaires induits par les cotisations à l’Assurance-santé et les pensions de retraite », a au contraire déclaré Tsai Sui, membre du bureau de la Fédération chinoise des industries (de la République de Chine). « Un ajustement à la hausse de 3% est le niveau maximal que nous pouvons accepter. » Au total, 21,5 milliards de dollars supplémentaires iront au paiement des charges sociales. Sur ce montant, toutefois, l’Etat prendra à sa charge 324 millions de dollars et les salariés 490 millions de dollars. Les entreprises auront donc à payer 20,6 milliards, a indiqué le ministère du Travail. Ce sont surtout les entreprises employant une main-d’œuvre à bas coût qui sont montées au créneau hier pour protester contre le projet gouvernemental. Les groupes technologiques comme Acer ou Taiwan Semiconductor Manufacturing Corp. (TSMC) ont indiqué que l’impact d’une telle hausse sur leurs coûts de production serait faible. La dernière augmentation du salaire minimum, d’une ampleur de 3,47%, est intervenue le 1^er janvier dernier.