03/05/2024

Taiwan Today

Economie

La nouvelle réglementation sur la prostitution est entrée en vigueur

07/11/2011
La nouvelle réglementation encadrant le commerce du sexe est entrée en vigueur hier mais ses imperfections continuent de provoquer la colère des associations de défense des travailleurs et travailleuses du sexe. De leur côté, les collectivités locales, à qui échoit désormais la responsabilité de définir les zones où ce commerce sera légal, ne semblent pas vouloir s’y soumettre. Selon la direction de la Police nationale, une période transitoire de trois mois débute aujourd’hui pendant laquelle les termes de l’amendement à l’article 80 de la Loi sur le maintien de l’ordre public, qui dépénalisent le commerce du sexe, feront l’objet de campagnes d’information. Toutefois, a-t-on prévenu, les contrevenants ne feront l’objet d’aucune tolérance et ceux qui se livrent au commerce du sexe hors des zones dédiées, clients comme prostituées, sont passibles d’amendes allant jusqu'à 30 000 dollars taiwanais tandis que les proxénètes s'exposent à une amende de 10 000 à 50 000 dollars taiwanais et une peine d’emprisonnement de 3 à 5 jours. Le problème est que les collectivités locales ont d’ores et déjà annoncé leur refus de procéder à la création de zones dédiées à ce commerce, comme l’ont précédemment annoncé les maires de Taichung, New Taipei et Taipei. Le ministre de l’Intérieur, Jiang Yi-huah [江宜樺], a toutefois déclaré hier que les travailleuses du sexe disposant d’une licence pourront continuer à exercer leur profession à l’endroit où elles sont déjà établies, le temps que les « zones rouges » soient effectivement créées. Malgré tout, le Collectif des travailleuses du sexe et de leurs soutiens (COSWAS) s’est insurgé hier contre les modalités d’application de cette nouvelle réglementation, jugées iniques. Selon l’association, les collectivités locales et l’Etat se renvoient la balle de la responsabilité de la création des zones dédiées et la situation actuelle va décourager les clients tandis que beaucoup de travailleuses ne pourront plus exercer leur profession. L’association a également condamné l’hypocrisie de ce nouveau système alors qu’une centaine d’établissements, à Taiwan, employant près de 5 000 travailleuses, proposent des services sexuels sous couvert d’autres activités « grâce à la protection de politiciens corrompus ». Selon le COSWAS, ce sont les prostituées les plus fragiles, les plus isolées, et ne bénéficiant d’aucune protection qui feront les frais d’une nouvelle réglementation bancale.

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