05/05/2024

Taiwan Today

Economie

Désaccords au sein du gouvernement sur la question d’un salaire minimum à deux vitesses

13/03/2012
L’idée lancée par un député du KMT de créer deux salaires minimum dont un serait uniquement réservé aux travailleurs étrangers a provoqué d’âpres discussions au sein du gouvernement : l’idée est bien accueillie par le ministre de l’Economie, Shih Yen-shiang [施顏祥], alors que la ministre du Travail, Jennifer Wang [王如玄], y est opposée. « Cela a toujours été la politique du ministère de faire en sorte que le salaire minimum pour les travailleurs étrangers et les travailleurs nationaux soit le même », a expliqué la ministre du Travail, qui prévient que l’adoption d’un système dual de salaire minimum nuirait à l’image de Taiwan dans la communauté internationale et poserait des problèmes sur le plan des droits de l’Homme, « une valeur universelle », a-t-elle noté. Un tel système aurait en plus un impact négatif sur le marché du travail national puisque les entreprises seraient alors encouragées à ne recruter que des employés étrangers. Aucun Etat, a-t-elle insisté, ne pratique ce type de politique. Mais pour le ministre de l’Economie, il s’agit de protéger les intérêts des travailleurs locaux et de traiter de manière séparée la question du revenu minimum. Il a toutefois reconnu qu’il ne s’agissait pas d’une simple question économique mais que cela mettait aussi en cause les engagements de Taiwan vis-à-vis de la communauté internationale. A Hongkong et Singapour, il n’existe pas de système de plancher en termes de rémunération salariale mensuelle mais les travailleurs étrangers sont recrutés à partir de 20 000 à 25 000 dollars taiwanais. En Corée du sud, le salaire minimum atteint l’équivalent de 30 000 dollars taiwanais tandis qu’à Taiwan, il est à 18 780 dollars taiwanais. Evoquant la hausse de ce salaire minimum dont il est actuellement question au sein du gouvernement, Jennifer Wang a annoncé que des discussions seront lancées au mois de juillet avec les partenaires sociaux et les entreprises. Enfin, dans le dossier voisin de l’augmentation des tarifs de l’électricité, du gaz et de l’essence, Shih Yen-shiang a déclaré qu’aucun calendrier n’était prévu pour le moment, soulignant que cette question faisait encore l’objet de discussions. Le ministre a également reconnu qu’il s’agissait là d’une question difficile et qu’un grand nombre de facteurs étaient à prendre en compte dans l’équation. Il a ainsi cité le problème des économies d’énergie, la nécessaire réduction des émissions de gaz carbonique, l’intérêt des familles modestes mais aussi la compétitivité nationale et le déficit important des entreprises publiques telles que Taipower ou CPC Corp., qui pratiquent des tarifs parmi les plus bas du monde.

Les plus lus

Les plus récents