08/05/2024

Taiwan Today

Economie

Les syndicats protestent contre la politique de recrutement de la main-d’œuvre étrangère

02/10/2012
Les représentants des principales organisations syndicales taiwanaises ont manifesté hier devant le siège du gouvernement, à Taipei, pour dénoncer le projet visant à faciliter l’embauche de travailleurs étrangers dans le secteur industriel et à établir un salaire minimum à deux vitesses. La manifestation était organisée au moment même où une réunion interministérielle était convoquée au siège du gouvernement pour décider de nouvelles règles s’appliquant aux entreprises ayant recours à de la main-d’œuvre étrangère. Présidée par les ministres sans portefeuille Kuan Chung-ming [管中閔] et James Hsueh [薛承泰], elle a entériné le relèvement des seuils réglementaires pour l’embauche d’ouvriers étrangers. A l’heure actuelle, les entreprises peuvent employer, selon leur secteur d’activité, 10%, 15%, 20%, 25% ou 35% de travailleurs étrangers. Pour celles implantées dans l’une des six zones franches que compte l’île, cette proportion peut atteindre 40%. Selon les dispositions arrêtées hier, les investisseurs ayant ouvert une usine à Taiwan au cours des deux dernières années pourront dépasser de 5 à 10 points de pourcentage le seuil s’appliquant à leur activité, les travailleurs étrangers ne pouvant dans tous les cas pas dépasser 40% de l’effectif total. Au cours des trois premières années d’activité du site, l’employeur paiera, comme c’est déjà le cas actuellement, une redevance de 2 000 dollars taiwanais par travailleur étranger, laquelle viendra abonder le Fonds de stabilisation de l’emploi géré par le ministère du Travail et destiné à la formation des chômeurs taiwanais. A partir de la quatrième année, cette redevance augmentera, a-t-il été décidé hier. L’ampleur de cette hausse n’a cependant pas encore été déterminée. Le gouvernement réfléchit par ailleurs à l’instauration d’un salaire minimum distinct pour les ressortissants taiwanais et les travailleurs étrangers, une proposition à laquelle s’était opposée l’ancienne ministre du Travail Wang Ju-hsuan [王如玄], démissionnaire, et qui vient d’être remplacée à cette fonction par Pan Shih-wei [潘世偉]. Pour les syndicats, de telles orientations visent à permettre aux employeurs d’embaucher à moindre coût et conduiront à des difficultés d’accès à l’emploi et à une stagnation des salaires pour les ouvriers taiwanais.

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