Taiwan Today

Le Yuan des examens a donné hier son aval au projet de loi réformant la retraite des fonctionnaires, enseignants et militaires, et dont l’un des objectifs est de faire économiser huit milliards de dollars taiwanais chaque année au budget de l’Etat. Il est proposé de reculer l’âge du départ à la retraite des fonctionnaires, d’augmenter leurs cotisations au fonds de pension des retraites et de diminuer le montant de leurs pensions. Si elle est approuvée par le Parlement, cette réforme entrera en vigueur en 2016. Elle concerne environ 420 000 fonctionnaires, enseignants et militaires encore en activité ou déjà à la retraite, a indiqué le ministère de la Fonction publique. Dans ce nouveau cadre, les cotisations retraite seraient désormais prises en charge à 40% par les agents, contre 35% actuellement, de manière à réduire le coût pour l’Etat. De plus, l’âge du départ à la retraite et la durée de service seraient relevés. Actuellement, un agent public peut partir à la retraite si l’addition de son âge et du nombre des années qu’il a travaillées est égal à 85. Cette somme passerait à 90. Le niveau des pensions serait également affecté. L’une des principales mesures contenues dans le projet de loi consiste en effet à limiter à 80%, contre 100% actuellement, le taux de remplacement, c'est-à-dire la part du revenu d’activité conservé par un fonctionnaire faisant valoir ses droits à pension. Par ailleurs, les fonctionnaires, enseignants et militaires qui bénéficient, au titre des années travaillées entre 1960 et 1995, d’un taux d’intérêt annuel préférentiel de 18% sur leur capital-retraite, verraient ce taux progressivement ramené à 9%. Réagissant à cette annonce, l’Association nationale des fonctionnaires a appelé les députés à rejeter un projet de loi « inéquitable et injuste ». Les syndicats de salariés ont quant à eux manifesté hier devant le Yuan exécutif et demandé à être reçus par le Premier ministre, Jiang Yi-huah [江宜樺], pour discuter d’un autre projet de loi, réformant celui-là les retraites du secteur privé. Ils reprochent en particulier au gouvernement de continuer à demander aux salariés du secteur privé un effort plus important que celui exigé des fonctionnaires.