Taiwan Today

Une quarantaine de librairies indépendantes ont rejoint une association formée sur le modèle de la coopérative dans le but de faire face à la concurrence des grandes chaînes de librairies et des géants du commerce en ligne. L’idée de se regrouper en coopérative est née en mai à la suite d’une conférence consacrée au secteur du livre qui avait été organisée par le ministère de la Culture. L’association, qui a pris le nom de Taiwan Friendly Book Suppliers Cooperative, est dirigée par le libraire Edward Su [蘇至弘], lequel expliquait fin décembre que la concurrence des plateformes en ligne est devenue insupportable. Celles-ci peuvent proposer des réductions de 21% ou plus sur le prix d’un livre, a-t-il déploré, alors que de leur côté, les librairies indépendantes sont obligées de constituer de coûteux stocks et ont de grandes difficultés à passer commande du fait des faibles volumes dont elles ont besoin. La coopérative permet aux librairies indépendantes d’adopter des stratégies commerciales différentes : en obtenant des réductions importantes pour ses membres auprès des maisons d’édition partenaires, elle leur donne la possibilité d’accorder elles aussi des prix réduits à leurs clients. Les membres de la coopérative mettent aussi leurs forces en commun pour la gestion de leurs stocks et la mise en place d’une plateforme numérique, ainsi que pour la négociation des tarifs de livraison et d’entreposage. La coopérative, assure Edward Su, a déjà obtenu le soutien d’une trentaine d’éditeurs. C’est par exemple le cas de Rex How [郝明義], le fondateur de Locus Publishing, qui met en avant le savoir-faire des librairies indépendantes. « Elles peuvent encourager les lecteurs à faire des recherches en ligne sur les livres qui les intéressent avant d’aller les acheter en librairie », suggère-t-il. Chen Lung-hao [陳隆昊], qui dirige Tonsan Bookstore, souligne pour sa part leur flexibilité et leur inventivité. « Beaucoup se sont créé une niche en vendant du café, des produits régionaux ou des articles culturels et créatifs, note-t-il avec intérêt. Certaines librairies sont même apparues dans des films ou des documentaires, et sont ensuite devenues des sites touristiques. »