Taiwan Today

Alors qu’il recevait Richard Bush, le directeur du Centre pour les études politiques en Asie du Nord-Est de la Brookings Institution, le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], a déclaré qu’il appartenait aux parlementaires de sortir l’Accord sur le commerce des services signé avec Pékin en juin 2013, de l’impasse, soulignant par ailleurs qu’une occupation prolongée du Parlement n’apporterait aucune solution. Le président de la République a expliqué à son interlocuteur que le groupe parlementaire du Kuomintang avait accepté le principe du renvoi du texte de l’accord en commission pour un examen article par article, ce qui répond à l’une des revendications principales des étudiants, qui estiment qu’une telle relecture est constitutive d’une équité procédurale. Il a souligné combien le gouvernement se félicite de pouvoir discuter avec tous les secteurs de la société, dont les étudiants. Ma Ying-jeou a précisé qu’un vote article par article représente le moyen le plus fondamental de sortir de l’impasse. En retour, Richard Bush, qui a également été président de l’Institut américain à Taiwan (AIT) a recommandé la mise en place d’une plate-forme de communication avec les étudiants pour trouver une issue au conflit. Le chef de l’Etat a aussi dit à son interlocuteur que le gouvernement travaillait à un projet de loi sur la supervision des accords entre les deux rives qui devait être présenté au Parlement le 3 avril et qu’une conférence nationale sur le commerce et l’économie serait prochainement organisée pour donner à tous les secteurs de la société une chance de discuter des défis économiques auxquels est confrontée l’île. Ma Ying-jeou a rappelé qu’il avait publiquement déclaré sa volonté de rencontrer les étudiants pour un dialogue sans condition dans l’objectif d’échanger des opinions et de trouver une solution. Les défis économiques auxquels est confronté Taiwan, a poursuivi Ma Ying-jeou, sont très sérieux, et l’absence de participation de l’île au mouvement d’intégration régionale provoquera une perte de compétitivité entraînant une hausse du chômage, particulièrement chez les jeunes. Le chef de l’Etat s’est également inquiété de la crédibilité internationale de Taiwan qui pourrait souffrir d’une absence de solution à propos de cet accord sur le commerce des services. Cela est très important pour Taiwan, a-t-il souligné, notant qu’il était impossible de retirer l’Accord sur le commerce des services. Enfin, le président de la République a déclaré sa satisfaction face au pacifisme dont ont fait preuve les manifestants, lors de la mobilisation du dimanche 30 mars devant le Palais présidentiel contre l’Accord sur le commerce des services.