Le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], a reçu vendredi Dimitri de Perlinghi et Jérôme de Perlinghi, le fils aîné et le petit-fils de Siu-Lin Tsien de Perlinghi [錢秀玲], une Belge d’origine chinoise qui sauva la vie d’une centaine de personnes durant l’occupation de la Belgique par les nazis.
C’est l’intervention, en 1944, de Siu-Lin Tsien qui avait permis de sauver de l’exécution 96 habitants de la ville d’Ecaussines, retenus en otages par le commandement militaire nazi après que trois officiers SS aient été abattus par des résistants de la région.
La chimiste avait demandé à son cousin, le général Cho-lung Tsien [錢卓倫], d’intercéder auprès du général Alexander von Falkenhausen, alors gouverneur milliaire de la Belgique. Les deux hommes s’étaient en effet liés d’amitié en Chine lorsque l’officier allemand était conseiller militaire de Chiang Kai-shek [蔣介石] à Nankin, entre 1934 et 1937. Les otages avaient ainsi été sauvés du peloton d’exécution – une histoire qui a d’ailleurs servi de trame à une série télé diffusée sur la chaîne publique chinoise CCTV au début des années 2000.
Décédée en 2008 à l’âge de 97 ans, Siu-Lin Tsien de Perlinghi était arrivée en Belgique en 1928, alors qu’elle n’avait que 16 ans. Elle avait étudié la chimie à l’Université catholique de Louvain dans les années 30, y obtenant un doctorat et devenant la première femme docteur en chimie dans ce pays. Elle épousa un médecin belge, Grégoire de Perlinghi, le couple exerçant la médecine dans le sud de la Belgique jusqu’à ce que la guerre éclate.
Ses descendants (elle eut cinq enfants) ont récemment ouvert une
page Facebook consacrée à Siu-Lin Tsien sur laquelle ont été postées quelques photos de famille.
Dimitri et Jérôme de Perlinghi font partie d’un groupe de personnes invitées à participer à une série d’événements organisés pour le 70
e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, en tant que descendants de personnages historiques qui ont marqué l’époque par leur comportement exemplaire ou leur rôle crucial dans la victoire.