Taiwan Today

A l’occasion du 22^e anniversaire du massacre de Tiananmen, le 4 juin, Ma Ying-jeou, le président de la République a lancé un appel en faveur de la libération des prisonniers politiques en Chine et de la mise en place de réformes politiques sur le continent. A Taipei, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour marquer ce 4 juin 1989. « Le premier pas vers les réformes politiques est de traiter les dissidents avec clémence et de reconnaître leur valeur pour la société », a déclaré samedi le président de la République dans un communiqué de presse. « Les réformes économiques doivent être accompagnées de réformes politiques », a insisté le chef de l’Etat qui a souligné qu’une libération de l’écrivain Liu Xiaobo, le Prix Nobel de la paix condamné à 11 ans de prison, et d’Ai Weiwei, le célèbre artiste récemment arrêté, pourrait contribuer à réduire la distance psychologique entre les deux rives et améliorer l’image internationale de la Chine. Dans le sillage de la déclaration du président de la République, Lai Shin-yuan, la ministre des Affaires continentales, a déclaré que des efforts de Pékin en faveur de réformes politiques contribueraient grandement à la stabilité et la paix dans les relations entre les deux rives. Face aux inégalités de revenus, à la corruption et aux tensions sociales qui secouent la Chine, elle a appelé Pékin à gérer ces problèmes dans un esprit démocratique et pacifique et en faisant preuve de rationalité. Samedi soir à Taipei, plusieurs centaines d’étudiants se sont aussi rassemblés pour marquer la date du 4 juin 1989. « Nous sommes ici pour dire au gouvernement chinois d’arrêter de mentir et de maltraiter le peuple chinois et pour manifester notre espoir qu’un jour, les Chinois n’auront plus à vivre dans la peur et le silence », a déclaré Lin Chia-hsing, un étudiant de l’Université nationale Chengchi, et organisateur de la manifestation avec Wang Dan, un ancien leader des évènements de Tiananmen et désormais professeur invité à l’Université nationale de Tsinghua, à Hsinchu. Enfin, une création artistique composée de 1 001 chaises vides représentant le nom d’Ai Weiwi a été installée sur le parvis de l’Esplanade de la Liberté, en plein centre de Taipei, par Bei Ling, un artiste chinois interdit de séjour dans son pays depuis 11 ans. « Il s’agit d’un geste symbolique signifiant que Taipei attend Ai Weiwei », a indiqué l’artiste qui a décrit cette récente création comme un hommage à «Fairytale », l'œuvre de AI Weiwei créée à l’occasion de Documenta 12, à Kassel en Allemagne en 2007.