02/05/2024

Taiwan Today

International

Taiwan, un marché méconnu des entreprises françaises

27/03/2013
La dizaine de représentants de chambres de commerce françaises arrivés dimanche dans le cadre de la mission Cap Chine de la Chambre de commerce et d’industrie France-Taiwan (CCIFT) a été accueillie hier dans les bureaux de Dior, dans la tour Taipei 101, pour une présentation du marché taiwanais, notamment dans sa dimension agro-alimentaire et boissons, mais aussi sur le plan de plusieurs industries porteuses. Pierre Moussy, le chef du service économique du Bureau français de Taipei, et François Cotier, directeur d’Ubifrance Taiwan, ainsi que plusieurs de leurs collègues, ont dressé pour les visiteurs un portrait général du marché taiwanais et des nombreuses opportunités à saisir pour les entreprises françaises, aujourd’hui ou dans un avenir proche, dans des domaines aussi divers que les produits de l’agriculture naturelle ou biologique, l’architecture « intelligente », les énergies vertes, le recyclage des eaux usées, les capteurs, les diodes électroluminescentes, la dépollution marine, les éoliennes ou encore le démantèlement des centrales nucléaires en fin de vie. Martin Tzou, en charge des infrastructures, des transports et des équipements industriels à Ubifrance, a relevé à ce propos que Taiwan n’a pas pu signer le Protocole de Kyoto du fait de sa situation diplomatique particulière, mais que l’île n’en a pas moins adopté une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre et que la conscience écologique est ici très développée. Qui plus est, Taiwan peut servir de marché test en Asie dans ce domaine, a-t-il poursuivi, en soulignant aussi la transparence qui règne ici en matière d’appels d’offres publics. Peggy Liu [柳翠屏], responsable des importations chez RT-Mart, a répondu à leurs questions sur les denrées agricoles françaises susceptibles de trouver des débouchés ici, et des informations leur ont été communiquées notamment sur les procédures de certification en matière de sécurité sanitaire à respecter pour une exportation vers Taiwan. Taiwan, ont expliqué les intervenants, importe pour 15 milliards de dollars américains de produits alimentaires chaque année, mais la France ne compte que pour 2,4% dans ces importations. La France, sans doute bien placée pour le vin, a encore de grosses marges de progression dans les céréales, les fruits secs, la viande, et mêmes certains alcools, pour ne citer que ces exemples. Philippe Archambault, président de Dior Taiwan, a présenté à grands traits les caractéristiques du secteur du luxe à Taiwan, parlant de la grande appétence des Taiwanais pour les savoir-faire français, leur sophistication. Il a également insisté sur la nécessité dans le contexte local de s’appuyer sur le relationnel – une donnée qui n’est pas toujours maîtrisée par les grandes entreprises françaises. Le marché taiwanais est intéressant en lui-même, ont martelé les divers intervenants, au-delà des bénéfices que peuvent avoir – sur le long terme – pour une entreprise française, une implantation dans l’île et une collaboration avec des partenaires taiwanais pour faire du commerce avec la Chine. Au fil des rencontres et des interventions, c’est bien l’image d’une économie attractive qui s’est formée parmi les participants, dont beaucoup ont finalement marqué leur étonnement face à la méconnaissance dont souffrent Taiwan et le marché taiwanais en France. Ainsi, la dernière venue d’une mission Cap Chine remontait à il y a trois ans, a expliqué Christophe Duday, de CCI International, qui lui-même n’était venu ici qu’une seule fois auparavant, il y a six ans. La plupart des visiteurs avaient toutefois en tête des noms d’entreprises de leur région qui pourraient viser le marché taiwanais avec profit. David Debet, de la CCI International Auvergne, déjà venu quatre fois à Taiwan, a par exemple mentionné des sociétés auvergnates produisant des aliments pour pigeons (un marché porteur étant donné l’intérêt que suscitent ici les courses de pigeons), des farines haut de gamme ou des pièces de vélo. Il a également évoqué un projet de collaboration entre l’Ecole française de boulangerie et pâtisserie, située à Aurillac, avec l’Université nationale des métiers de l’hôtellerie et de la restauration qui se trouve à Kaohsiung.

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