Taiwan Today

Lors du Sommet des cités d’Asie-Pacifique 2013 (APCS) qui se tient jusqu’à aujourd’hui à Kaohsiung, le port du sud de l’île, les participants ont estimé que l’innovation et les processus de production à valeur ajoutée étaient essentiels au développement d’une ville. Selon le millier de maires et représentants de 104 municipalités venus du monde entier pour se retrouver à Kaohsiung, les cités modernes devraient donner la priorité à des initiatives susceptibles de créer de la valeur. C’est sur le concept baptisé C2C, « cradle to cradle », que s’est fondée la réflexion de l’APCS 2013. Cette idée doit permettre de contribuer à la libération des citadins des contraintes urbaines et les encourager à bénéficier de leur consommation, ce qui doit en retour contribuer au développement des villes, a estimé Michael Braungart, chimiste allemand à l’origine de ce concept, avec l’architecte américain William McDonough. Le C2C se veut principalement une éthique environnementale qui milite pour une philosophie de la production industrielle articulée autour de l’idée de « zéro pollution, cent pour cent de recyclage ». « Il ne s’agit pas de prendre correctement les décisions mais de prendre les bonnes décisions », a estimé le professeur allemand depuis Kaohsiung. Le point de vue de Michael Braungart, qui s’est par ailleurs dit très influencé par le bouddhisme, a reçu le soutien du maire de Kaohsiung, Chen Chu [陳菊], qui a noté que les Taiwanais avaient déjà développé une capacité de réflexion fondée sur les cycles de production. C’est également l’avis de Pauli Gunter, l’industriel belge œuvrant pour des solutions industrielles moins polluantes et à l’origine du concept de l’économie bleue, selon lequel un grand nombre d’entrepreneurs à Taiwan ont déjà commencé à mettre en place des idées innovantes permettant aux différents secteurs de collaborer. Chen Chu a par ailleurs cité l’exemple de sa ville, auparavant très dépendante des industries lourdes, pour souligner combien les solutions innovantes tournées vers le développement durable peuvent représenter une solution. Elle s’exprimait depuis le Parc de la zone humide de Jhongdou, hier matin, où les participants avaient été invités à prendre un petit déjeuner. La municipalité a acquis pour une somme symbolique ces 12,6 ha de terrain et y a implanté un écosystème de forêt endémique, un espace de renaissance des zones humides, ainsi que des marécages et trois ponts suspendus. C’est l’un des projets phares de la municipalité dans son effort de reconversion des espaces en zones de loisirs verts.