02/05/2024

Taiwan Today

International

Les investisseurs taiwanais en Europe observés à la loupe

13/10/2015
« Pour quels motifs les entreprises taiwanaises investissent-elles en Europe ? », tel est l’objet du rapport présenté le 7 octobre dernier à Bruxelles par l’Institut européen pour les études asiatiques (EIAS), un centre de recherche et de réflexion sur les politiques publiques en Asie. Basé sur une étude de cas, il fait suite à un rapport macroéconomique publié l’an dernier sur le même thème et qui montrait que le potentiel des investissements directs taiwanais dans l’Union européenne (UE) restait sous-exploité. Les investissements directs taiwanais dans l’UE sont d’un montant global relativement faible, rappelle le rapport. En 2014, selon le ministère de l’Economie à Taipei, ils représentaient 670 millions d’euros, soit 2% seulement du total des capitaux taiwanais investis à l’étranger. Ces investissements concernent principalement le secteur des technologies de l’information et des communications, sont le fait pour une part notable de petites et moyennes entreprises et se concentrent essentiellement dans les pays d’Europe du Nord-Ouest, Royaume-Uni et Pays-Bas en tête. Les pays d’Europe centrale et orientale sont toutefois ceux où ils taiwanais progressent le plus rapidement. Pour comprendre plus avant les raisons amenant les entreprises taiwanaises à investir en Europe, mais également pour mieux connaître les obstacles rencontrés par ces dernières, l’EIAS a interrogé les dirigeants de dix entreprises insulaires ayant déjà investi dans un ou plusieurs des 28 Etats membres de l’UE. Parmi les entreprises citées dans le rapport, on trouve AU Optronics qui, avec des bureaux aux Pays-Bas et des usines en République tchèque et en Slovaquie, compte au total 600 salariés dans l’UE, Evergreen Marine qui assure du transport maritime vers l’Europe depuis 1979 et y compte 944 salariés, ou encore Taiwan Semiconductor Manufacturing Corporation (TSMC), dont la filiale TSMC Solar Europe a été fondée en 1993. A côté de ces poids lourds du secteur technologique, l’EIAS a interrogé des chefs de petites et moyennes entreprises telles que Okidland Biotechnology pour la culture d’orchidées, Sophie Hong dans le domaine de la mode ou encore Taipec dans le secteur alimentaire. Parmi les obstacles évoqués par ces derniers, l’EIAS cite, entre autres, les différences linguistiques et culturelles, en particulier dans les pays non anglo-saxons, une méconnaissance de la législation sociale propre à chaque Etat et une appréhension liée à la puissance des syndicats en Europe, une ignorance des dispositifs fiscaux créés par les différents Etats ou régions à l’avantage des investisseurs étrangers, ainsi que des difficultés à recruter pour leur implantation dans l’UE des cadres ayant une bonne connaissance du marché européen dans son ensemble. Face à ces constats, l’EIAS recommande la négociation d’un accord sur les investissements entre Taiwan et l’UE, la signature d’accords bilatéraux de non-double imposition plus nombreux entre Taiwan et les Etats membres de l’UE (on en compte neuf à l’heure actuelle), et, côté taiwanais, des efforts plus importants dans le domaine du marketing ainsi que la recherche plus active de participations aux programmes européens dans des domaines comme l’énergie, les villes intelligentes ou les transports intelligents.

Les plus lus

Les plus récents