Taiwan Today

Alors qu’il effectuait une très courte escale technique à Anchorage, en Alaska, sur la route de l’Amérique centrale, le président Chen Shui-bian a suggéré que Washington et Taipei dialoguent directement sur le dossier sensible du référendum sur l’entrée de Taiwan à l’Onu. En effet, depuis que s’est fait jour l’idée d’une consultation des Taiwanais sur la nécessité d’intégrer l’Organisation des nations unies, les relations avec Washington semblent s’être quelque peu détériorée, un indicateur du mécontentement de l’Administration américaine étant peut-être le profil assez bas de l’escale de Chen Shui-bian. Refusant de quitter l’appareil par manque de temps – il ne s’est arrêté qu’une heure sur le tarmac d’Anchorage –, Chen Shui-bian a reçu à bord William Brown, le président honoraire de l’American Institute in Taiwan, à qui il a fait part de son souhait de voir Washington communiquer davantage avec Taipei. « S’ils en ont la volonté, le Département d’Etat ou celui de la Défense américains peuvent envisager d’envoyer des délégations de représentants [à Taiwan] pour discuter directement avec nous », lui a-t-il dit. Expliquant que le référendum est un outil de la démocratie directe et rappelant que celle-ci est une valeur universelle, Chen Shui-bian a souligné que les Taiwanais sont en droit d’en user, d’autant que l’objectif d’intégrer l’Onu est soutenu par la grande majorité des Taiwanais. Quant à la candidature taiwanaise aux Nations unies, elle ne constitue pas une violation des engagements qu’il a pris envers la stabilité dans le détroit de Taiwan, a estimé le chef de l’Etat, et elle ne change en rien le statu quo.