Si le président de la République, Chen Shui-bian, s’est inquiété hier des répercussions éventuelles de la visite officielle du dirigeant chinois à Tokyo, Ma Ying-jeou, qui prendra sa succession le 20 mai, la voit sous un angle positif.
Arrivé hier au Japon pour une tournée officielle de cinq jours, Hu Jintao est le premier président chinois à se rendre dans l’archipel depuis dix ans.
Le même jour, Chen Shui-bian recevait à Taipei Tokuichiro Tamazawa, un membre de la Chambre des représentants japonaise, auquel il a dit son espoir que les rencontres entre leaders chinois et japonais ne déboucheront pas sur une remise en cause de la souveraineté et des intérêts de Taiwan.
De son côté, dans une interview pour le quotidien japonais Sankei Shimbun, Ma Ying-jeou s’est déclaré « favorable à toute initiative qui améliore la stabilité et la prospérité dans la région ».
Sur la question de l’émergence économique de la Chine, le prochain chef de l’Etat a estimé que ses bénéfices outrepasseront d’éventuelles conséquences négatives.
Quant à la montée en puissance militaire du grand voisin chinois, Ma Ying-jeou pense que les Etats-Unis et le Japon y sont préparés. Il rappelle que les deux alliés se sont dotés d’un mécanisme de coopération militaire et qu’ils sont liés par un traité de sécurité.
Ma Ying-jeou estime par ailleurs que Pékin est très conscient des responsabilités qui accompagnent son poids croissant sur la scène internationale. Il appelle toutefois les autorités chinoises à la plus grande prudence, étant donné l’inquiétude que cette évolution suscite à travers le monde.