Alors qu’il recevait hier Sima Samar, la présidente de la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan, à laquelle il a remis le Prix 2008 de la démocratie et des droits de l’homme en Asie, le président de la République, Ma Ying-jeou, a expliqué qu’il souhaitait que le parlement ratifie le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
Le ministère des Affaires étrangères devrait présenter prochainement les deux documents au Cabinet, afin de mettre en lumière l’importance attachée par la Présidence à ce dossier.
Ces deux déclarations, introduites aux Nations unies en 1966, alors que la République de Chine était encore membre de l’organisation, sont entrées en vigueur en 1976. Taipei les a signées, mais la législature ne les a jamais paraphées. Taipei s’est retiré de l’Onu en 1971.
Ma Ying-jeou a souligné que la ratification était capitale pour pouvoir avancer sur ce dossier. Une fois celle-ci obtenue, il devra en effet être déposé auprès de l’Onu, et les pactes devront être mis en vigueur à Taiwan. L’étape du dépôt du dossier de ratification auprès des Nations unies s’avère cependant problématique, la République de Chine n’étant pas reconnue par l’organisation.
Au cours des huit années durant lesquelles il est resté au pouvoir, de 2000 à 2008, le Parti démocrate-progressiste a tenté par quatre fois de faire ratifier ces documents par les députés – en vain, le Kuomintang et ses alliés, qui contrôlaient alors la législature, s’y étant opposés.
La crainte de ces formations était en effet que ces documents qui stipulent le droit des peuples à l’autodétermination soient utilisés par les formations indépendantistes de l’île pour exiger un référendum sur cette question explosive.
Il reste maintenant à Ma Ying-jeou de convaincre les membres de son parti de changer de position sur ce dossier.