05/05/2024

Taiwan Today

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Les ministres de l’Information et de la Justice répondent aux inquiétudes des militants des droits de l’homme

02/12/2008
Vanessa Shih, la ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, et Wang Ching-feng, la ministre de la Justice, ont longuement répondu aux lettres qui leur avaient été adressées directement ou par voie de presse le mois dernier par des juristes et militants des droits de l’homme étrangers pour condamner l’action des forces de l’ordre lors de récentes manifestations et exprimer leur inquiétude face à ce qu’ils ressentaient comme une érosion de la justice à Taiwan.

Plusieurs personnalités avaient en effet protesté après les violentes altercations qui ont eu lieu entre les manifestants et les forces de l’ordre à Taipei lors de la visite d’un haut responsable chinois, Chen Yunlin.

Le 6 novembre dernier, une lettre ouverte à Jennifer Wang signée par un collectif a été publiée dans Taipei Times, un quotidien insulaire en anglais, pour dénoncer le manque de « neutralité politique du système judiciaire ». Puis, le 20 novembre, Souhayr Belhassen a adressé une lettre au président de la République et au Premier ministre au nom de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme dont elle est la présidente. Le même jour, Freedom House a demandé dans un communiqué de presse qu’une enquête impartiale soit menée sur les incidents. Enfin, Jerome Cohen, professeur de droit à l’Université de New York et spécialiste du droit chinois, a signé les 13 et 27 novembre, dans un quotidien hongkongais, des articles dans lesquels il met en cause l’indépendance de la justice.

Les débats ont été nombreux dans la presse taiwanaise également sur les procédures judiciaires suivies dans certaines affaires, notamment après la mise en détention provisoire de l’ancien président de la République Chen Shui-bian.

S’exprimant en tant que porte-parole du gouvernement, Vanessa Shih a remercié ces différentes organisations et personnes pour l’attention qu’ils portent à Taiwan, puis relevé les inexactitudes et clarifié certains aspects des regrettables échauffourées qui ont marqué le début du mois de novembre.

Si des erreurs ont été commises du côté des forces de l’ordre, elles sont plutôt dues à leur manque d’expérience dans la gestion de ce genre de situation, les troubles de cette nature étant à Taiwan très rares. Il est à ce sujet révélateur que plus de 150 policiers aient été blessés malgré leurs équipements anti-émeutes, contre 40 blessés seulement dans les rangs des manifestants, a-t-elle noté.

Sur le sujet de la liberté d’expression et de réunion, Vanessa Shih a rappelé qu’elle est garantie par la Constitution et noté qu’au cours des vingt dernières années, 99,7% des demandes d’autorisation de manifester avaient été accordées. La ministre s’étonne par ailleurs que Ma Ying-jeou soit attaqué sur le thème de l’amendement de la Loi des défilés et rassemblements, alors qu’il en a fait un élément de sa plate-forme électorale.

De son côté, répondant aux signataires de la lettre publiée dans Taipei Times, Wang CHing-feng, la ministre de la Justice, a souligné les erreurs flagrantes contenues dans celle-ci, notamment lorsque ses auteurs affirment que Chen Shui-bian et d’autres anciens hauts responsables démocrates-progressistes ont été détenu sans possibilité de prendre contact avec leur avocat.

Jusqu’ici, assure par ailleurs la ministre, contrairement à ce qu’affirment les auteurs de la lettre ouverte qui lui est adressée, aucune fuite concernant les affaires en cours n’est à déplorer du côté de la justice. Si fuites il y a eu, elles sont venues de la défense ou des témoins.

Enfin, Wang Ching-feng a catégoriquement dénié toute manipulation politique de la justice. La Cellule d’enquête spéciale attachée au Bureau des procureurs, a-t-elle rappelé, a été créée sous la présidence de Chen Shui-bian qui a lui-même nommé l’actuel procureur général.

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