Taiwan Today

Lo Shu-lei, une députée du Kuomintang (KMT), a mis en cause hier le directeur du Bureau culturel et commercial britannique, David Campbell, lui reprochant de s’immiscer dans les affaires intérieures de la nation. Ce dernier a en effet adressé au président du Yuan législatif, Wang Jin-pyng, une lettre exprimant sa crainte que la proposition de loi visant à alléger la charge financière des utilisateurs de cartes bancaires, adoptée en première lecture le 19 mars dernier et qui fait actuellement l’objet de discussions entre majorité et opposition, ne s’avère « contre-productive ». La proposition de loi, déposée par le député KMT Hsieh Kuo-liang, prévoit de plafonner le taux d’intérêt autorisé pour les cartes bancaires et de crédit à 12,5%, une fois intégré le taux de réescompte de la banque centrale de 3,5%, contre 15% à 20% actuellement selon les établissements. David Campbell, qui a également fait parvenir une copie de son courrier au président de la République, Ma Ying-jeou, au gouverneur de la Banque centrale de Chine (Taiwan), Perng Fai-nan, et au président de la Commission de supervision financière, Sean Chen, y affirme que « le meilleur moyen de garantir des prix justes pour les consommateurs est une concurrence efficace ». Il ajoute qu’à long terme, « de tels contrôles de prix risquent de décourager la poursuite des investissements par les institutions financières étrangères et entraver ainsi l’ambition de Taiwan de devenir un hub financier régional ». Le représentant britannique conclut sa missive en suggérant de reconsidérer l’adoption de cette proposition de loi. « Cela est ridicule et pourrait être vu comme une ingérence dans les affaires intérieures de Taiwan », a déclaré Lo Shu-lei au quotidien insulaire en langue anglaise Taipei Times, assimilant cette lettre à une action contraire à la législation insulaire sur le lobbying. Yang Chiung-ying, le secrétaire général du groupe parlementaire KMT a quant à elle cherché à calmer le jeu, en indiquant que les remarques de David Campbell seraient prises en compte lors de la discussion parlementaire. Interrogé sur cette lettre, le représentant britannique a indiqué plus tard dans la journée qu’exprimer son point de vue sur des dossiers pouvant impliquer des intérêts britanniques relevait de sa mission quotidienne.