Une trentaine d’étudiants taiwanais ont fait le voyage jusqu’à Copenhague pour rejoindre les rangs des militants écologistes qui se sont rassemblés dans la capitale danoise pour faire entendre leur voix alors que s’y déroule la conférence des Nations unies sur le changement climatique.
Déguisé en ours formosan, Chen Kuan-wei, un étudiant de l’Université nationale Chung Hsing, a expliqué qu’il était fier de participer aux manifestations au nom de Taiwan, alors que l’île n’a pas été conviée à la conférence, pas même en tant qu’observateur.
Les jeunes « ambassadeurs de l’environnement » taiwanais ont posté des commentaires en ligne sur leur
blog afin de donner à leurs camarades restés à Taiwan une idée de ce qu’ils ont vu et entendu sur place.
Hier, à Taipei, des scientifiques faisaient de leur côté le point sur le résultat de leurs recherches en matière de changement climatique et de montée des eaux, et appelaient les pouvoirs publics à réagir avant qu’il ne soit trop tard.
Fan Kuang-lung, qui enseigne à l’Institut d’océanographie de l’Université nationale de Taiwan, a expliqué que la côte occidentale de l’île serait dans les décennies à venir de plus en plus exposée aux inondations entraînées par l’élévation du niveau de la mer.
En cause, outre le changement climatique global, la pratique désastreuse du pompage des nappes phréatiques situées en plaine, sur le littoral occidental, pour alimenter les bassins d’élevage aquacole notamment.
Liu Shao-chen, le directeur du Centre de recherche sur les changements environnementaux au sein de l’Academia Sinica, a cité un rapport du Comité scientifique sur la recherche en Antarctique qui prédit une élévation des eaux de 1,4 m d’ici 2100 si la tendance actuelle se poursuit. « Il est déjà trop tard pour sauver Tuvalu, même si le monde entier accélère maintenant ses réductions de consommation d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre », a-t-il déploré.
A Taiwan, les inondations vont devenir chroniques, a-t-il averti, en affirmant que les précipitations vont être multipliées par 1,4 pour chaque degré Celsius supplémentaire au niveau planétaire.