Taiwan Today

Le ministère des Affaires étrangères a confirmé hier avoir été saisi par la représentation nippone à Taiwan d’une demande de modification des Zones d’identification de la défense aérienne (ADIZ). Une délimitation de ces zones, effectuée après-guerre par les Etats-Unis, attribue en effet à la République de Chine le contrôle des deux tiers de l’espace aérien de la petite île de Yonaguni, annexée par le Japon en 1879. Les ministères de la Défense et des Transports et des Communications ont été immédiatement informés de cette requête et examinent en ce moment la réponse à y apporter, a déclaré James Chang, porte-parole des Affaires étrangères. « Cette question sera traitée avec beaucoup de prudence. La sécurité et l’intérêt national ne seront pas compromis », a assuré pour sa part Chao Shih-chang, le vice-ministre de la Défense, qui répondait aux questions de la commission de la Défense et des Affaires étrangères du Yuan législatif. L’île de Yonaguni, d’une superficie de 28,88 km², est située à 108 km des côtes taiwanaises. Théoriquement, tout appareil souhaitant survoler la partie ouest de l’île, doit en demander l’autorisation à Taipei. Dans le cas contraire, le vol est considéré comme une incursion dans l’espace aérien taiwanais. L’annonce de la demande nippone a rencontré hier l’opposition de plusieurs députés du Kuomintang. Chang Hsien-yao, qui soupçonne le Japon de vouloir stationner des troupes sur Yonaguni, a ainsi appelé le gouvernement à ne pas accéder à cette requête, sous peine de créer une menace pour la sécurité nationale. Son collègue Lin Yu-fang a quant à lui suggéré d’utiliser Yonaguni comme monnaie d’échange dans le cadre des discussions sur les Diaoyutai, un groupe d’îles également situé dans l’archipel des Ryukyu et dont la souveraineté fait l’objet d’une dispute entre la République de Chine, le Japon et la république populaire de Chine.