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Mémoire du monde : l’Unesco rejette le dossier taiwanais sur les inscriptions oraculaires

13/09/2010
C’est un problème de timing qui semble avoir provoqué l’échec de la démarche de l’ Institut d’histoire et de philologie de l’Academia Sinica. Celui-ci souhaitait que l’Unesco liste sa collection d’inscriptions oraculaires – les plus anciens caractères chinois connus – dans le Programme Mémoire du monde. En effet, a expliqué Joie Springer, une responsable du programme, deux autres dossiers avaient déjà été présentés par la Chine, et l’Unesco limite à deux le nombre de propositions par pays et par session. Tous les deux ans, ce programme de l’Unesco créé en 1992 et visant la conservation et la diffusion des archives à travers le monde accepte jusqu’à deux dossiers par pays. L’année suivante, une commission consultative internationale décide des propositions à retenir. Cette année, la Chine avait devancé Taiwan et déposé une demande d’inscription au programme pour l’Abrégé de Materia Medica (Ben Cao Gang Mu) et le Canon interne de l’Empereur Jaune (Huang Di Nei Jing). Joie Springer a suggéré que l’Academia Sinica se coordonne avec la Chine pour présenter à nouveau son dossier dans deux ans. N’étant pas membre de l’Organisation des nations unies, Taiwan n’est pas reconnu par l’Unesco. A Taipei, Yang Tu, le secrétaire général de l’Association nationale de la culture, s’est déclaré surpris de l’échec de la tentative taiwanaise et a exprimé une réserve de principe quant à l’idée de présenter une proposition commune avec la Chine, étant donné le caractère politiquement sensible des relations entre Taipei et Pékin. Pour sa part, Huang Chin-shing, le directeur de l’Institut d’histoire et de philologie de l’Academia Sinica, a regretté que l’Unesco n’ait pas pris en considération la demande taiwanaise, un refus probablement motivé par les pressions des autorités chinoises, a-t-il estimé. L’Academia Sinica possède les plus grandes collections au monde d’inscriptions oraculaires, des pictogrammes gravés sur des fragments d’os d’animaux et sur des carapaces de tortue qui furent utilisés dans l’art divinatoire en Chine entre 1400 et 1100 avant J.-C.

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