06/05/2024

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Accord de libre-échange EU-Taiwan : des obstacles subsistent, estime un envoyé européen

28/10/2011
Venu à Taiwan à l’invitation de l’Association chinoise (Taiwan) de l’industrie et du commerce (CNAIC), Philippe de Buck, le directeur de Business Europe, a fait le point hier sur l’avancée du dossier de l’accord de partenariat économique que Taiwan souhaite signer avec l’Union européenne (UE). Son message a été très sensiblement le même que celui qui est régulièrement délivré par la représentation européenne à Taipei : étant donné le potentiel de croissance des échanges commerciaux avec Taiwan, mais aussi le changement radical apporté par la signature entre Taipei et Pékin de l’Accord-cadre de coopération économique, l’UE envisagerait favorablement la signature d’un accord libéralisant ses échanges avec Taiwan – si des progrès étaient enregistrés sur certains dossiers. Citant la Corée du Sud, avec laquelle l’UE a récemment signé un accord de libre-échange qui est entré en vigueur le 1er dernier, le haut responsable européen a noté que les investissements européens à Taiwan ne représentent qu’un tiers du niveau atteint en Corée du Sud. Cette disparité est pour Philippe de Buck à mettre sur le compte de barrières non tarifaires encore trop importantes à Taiwan, entre autres obstacles. En détail, les attentes des Européens concernent les marchés publics, les normes et les échanges Chine-Taiwan. « Vous avez à Taiwan une politique ambitieuse en matière de réponse aux défis du changement climatique et les entreprises européennes pourraient vous aider à la mettre en œuvre », a déclaré Philippe de Buck pour illustrer son propos sur la nécessité pour Taiwan d’ouvrir plus largement ses marchés publics aux Européens. Certes, Taiwan est maintenant partie à l’Accord sur les marchés publics, mais « les instances en charge de l’attribution des marchés publics doivent radicalement changer leur façon d’envisager les choses en adoptant une vision de long terme. En même temps, les nouvelles normes rendront le marché beaucoup plus prévisible, ce qui est une bonne chose pour tout le monde. » Philippe de Buck a également attiré l’attention de ses interlocuteurs sur la persistance à Taiwan de normes nationales spécifiques et d’autres barrières non tarifaires comme l’obligation de refaire ici de nouvelles batteries de tests même pour des produits conformes aux normes européennes. Les coûts induits sont trop élevés notamment pour les équipements électriques et médicaux, le secteur automobile, ou encore les produits pharmaceutiques, cosmétiques et agricoles. Par ailleurs, « nous applaudissons la libéralisation de vos échanges commerciaux avec la Chine », a déclaré Philippe de Buck, mais l’UE souhaite discuter avec Taipei des conséquences pour les importations à Taiwan des produits fabriqués en Chine par des entreprises européennes et qui ne bénéficient pas de tarifs préférentiels. Quant au secteur des services, plus particulièrement celui des services financiers, l’envoyé européen a souligné qu’il n’était pas assez en conformité avec les normes internationales en matière de réglementation. Business Europe est la plus grande organisation dans le monde des affaires en Europe, puisqu’elle rassemble quelque 22 millions d’entreprises de 35 pays, y compris des pays non membres de l’UE comme la Turquie ou la Croatie. D’autant plus attendu qu’il intervenait à la suite, il y a quelques jours, de la consultation annuelle Taiwan-EU sur les relations économiques et commerciales bilatérales, le discours de Philippe de Buck a été suivi par une centaine de hauts responsables taiwanais et de membres de la communauté diplomatique européenne.

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