Taiwan Today

Vincent Wang [王琮], le producteur du réalisateur taiwanais Tsai Ming-liang [蔡明亮] a racheté un des vieux cinémas de Paris, les 3 Luxembourg, avec pour ambition de le transformer en plate-forme mondiale des arts cinématographiques et d’y projeter des classiques du cinéma, a-t-on appris hier dans la presse insulaire en langue chinoise. C’est un rêve qui se réalise, a déclaré Vincent Wang. Né à Taiwan, Vincent Wang a grandi en France. Lorsqu’il s’est aperçu que ce cinéma, icône de la rive gauche et de sa tradition intellectuelle d’avant-garde, était en vente, il s’est immédiatement mis au travail pour réunir les fonds nécessaires en sollicitant ses amis et des investisseurs. Situé à trois minutes à pied du Jardin du Luxembourg, dans le 5^e arrondissement de Paris, les 3 Luxembourg est le premier cinéma multisalle du quartier, avec 130 places dans la première salle de projection, 110 et 90 dans les deux suivantes. Il fait figure d’institution pour le cinéma d’art et d’essai et Vincent Wang se souvient encore, dit-il, durant ses années parisiennes à la fac, alors qu’il étudiait le cinéma, que c’est aux 3 Luxembourg qu’il a découvert le cinéaste américain John Cassavetes. « Pour ceux qui ont étudié le cinéma, posséder une salle représente la réalisation d’un rêve », a souligné hier le producteur. Les trois salles ont déjà été rénovées et mises aux normes de la numérisation. L’une des salles conserve toutefois ses équipements techniques pour la projection de films d’art et d’essai en 35 mm, a-t-il déclaré. « En plus de conserver une programmation centrée autour du cinéma d’art et d’essai, l’objectif des 3 Luxembourg est de devenir une plate-forme mondiale du cinéma, a-t-il expliqué. Dans un premier temps, nous projetterons des films asiatiques et collaborerons avec les festivals du cinéma de chaque pays asiatique. A partir du mois de juillet, nous travaillerons avec le Festival du film de Paris en organisant notamment des conférences avec les grands maîtres du cinéma et en septembre, nous avons déjà prévu une série sur les films chinois d’arts martiaux, puis nous poursuivrons avec une collaboration avec le festival du film coréen, et en janvier de l’année prochaine, ce sera le tour du cinéma indien », a détaillé Vincent Wang. Il a souligné qu’il s’agissait là de sa première expérience dans la gestion d’un cinéma et qu’il n’écartait pas la possibilité d’en acquérir d’autres. Avec une salle qui agrège toutes les ressources, les spectateurs peuvent voir un plus grand nombre d’œuvres cinématographiques différentes et c’est un objectif qu’un producteur ne peut pas atteindre seul, a-t-il souligné. Le prochain long métrage de Tsai Ming-liang, produit par Vincent Wang et dont le titre chinois [郊遊] peut se traduire comme « sortie » en français, sera en tournage à Taichung et à New Taipei.