04/05/2024

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Depuis l’île de Pengjia, Ma Ying-jeou réaffirme la souveraineté de Taiwan sur les Diaoyutai et détaille son Initiative de paix

07/09/2012
Arrivé en hélicoptère vers 13h30 sur l’île de Pengjia, le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], a donné sur place une vidéoconférence durant laquelle il a présenté en détail le plan à suivre pour mettre en pratique l’Initiative de paix en mer de Chine orientale qu’il avait lancée le 5 août dernier dans l’espoir que les parties au différend sur les Diaoyutai mettent de côté leurs disputes pour explorer et exploiter la zone ensemble. Ma Ying-jeou s’est exprimé depuis le centre de commandement des Gardes-Côtes sur cette île située à une trentaine de milles marins des côtes de Taiwan et à environ 70 milles de l’archipel des Diaoyutai. Il était attendu sur place par plusieurs députés et un aréopage de journalistes, et son déplacement a été sécurisé par deux Mirage 2000-5 des forces aériennes. Le chef de l’Etat avait décidé d’effectuer cette visite afin de témoigner de sa préoccupation, dans le contexte de tensions renouvelées dans la zone, après plusieurs incidents impliquant des militants chinois et des gardes-côtes japonais. Les Diaoyutai, un groupe d’îles appartenant à Taiwan, sont revendiquées par la république populaire de Chine et par le Japon. Récemment, Tokyo a fait part de son intention de « racheter » trois des îles à une famille japonaise qu’il considère comme propriétaire légitime, une annonce qui a déclenché une vive émotion dans les milieux nationalistes chinois. Cet après-midi, Ma Ying-jeou a réitéré, avec plus de détails, les arguments géographiques et historiques qui fondent la souveraineté de la République de Chine sur les Diaoyutai. Ces îles, a-t-il expliqué, sont des extensions des chaînes de montagnes de Datun et de Guanyin qui forment le relief du nord de Taiwan, et elles sont séparées de l’archipel japonais des Ryukyu par la fosse du Pacifique qui plonge à plus de 2 700 m en dessous du niveau de la mer. Les pêcheurs japonais y viennent d’ailleurs rarement, a-t-il poursuivi, car ils doivent pour cela affronter des vents et des courants contraires. Ce sont en revanche des zones de pêche traditionnelles pour les Taiwanais, un fait d’ailleurs attesté en 1920 par le gouvernement colonial japonais qui a contrôlé Taiwan entre 1895 et 1945. Les Diaoyutai, a rappelé Ma Ying-jeou, n’ont en outre jamais été « sans maître », comme le clame le Japon, et « l’occupation japonaise de ces îles n’a jamais été promulguée par un décret impérial ». Quoi qu’il en soit, pour Ma Ying-jeou, il faut que les parties dépassent leurs disputes pour s’asseoir à la table des négociations, et il propose d’exploiter tous les canaux de communication existant pour nourrir ce dialogue, d’abord sur une base bilatérale, puis sur une base trilatérale. En effet, a-t-il assuré, les relations de Taiwan avec le Japon et la Chine continentale n’ont jamais été aussi bonnes depuis soixante ans, une conséquence du « partenariat spécial » promu par Taiwan dans ses relations avec le Japon et du rapprochement opéré avec le continent. L’Initiative de paix qu’il a proposée le 5 août dernier vise donc à pérenniser cette situation. Les négociations, a-t-il suggéré, pourraient concerner de nombreux domaines, en particulier les droits de pêche, l’exploitation minière et pétrolière des fonds sous-marins dans la zone, la recherche océanographique, la sécurité maritime et enfin la mise en place d’un code de conduite en mer de Chine orientale. Comme le dialogue et les négociations n’auraient aucune conséquence sur les revendications de souveraineté des parties, a poursuivi Ma Ying-jeou, celles-ci devraient être pragmatiques et reconnaître l’existence de cette dispute territoriale – une condition sine qua non à la résolution pacifique de leur différend et à la mise en œuvre d’un plan de développement en commun des ressources naturelles.

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