Les députés français (de g. à d.) Frédéric Barbier, Jean Grellier, François Brottes, Corinne Erhel et Henri Jibrayel interviewés par Taiwan Info. Philippe Folliot, député du Tarn, participait également à cette délégation.
Photo de Chang Su-ching
Une délégation de députés français menés par François Brottes, député de l’Isère et président, à l’Assemblée nationale, du groupe d’études à vocation internationale sur les questions liées à l’expansion de l’économie taiwanaise, effectue depuis le 30 décembre et jusqu’à demain une visite à Taiwan, à l’invitation du ministère des Affaires étrangères. L’occasion pour certains d’entre eux de découvrir l’île pour la première fois et, pour tous, de mieux appréhender les opportunités d’échanges bilatéraux.
Pour Corinne Erhel, députée des Côtes-d’Armor, Henri Jibrayel, député des Bouches-du-Rhône, Jean Grellier, député des Deux-Sèvres, et Frédéric Barbier, député du Doubs, dont c’est le premier séjour à Taipei, le dépaysement est certain. « Taipei donne l’impression d’une ville en mouvement perpétuel, où la vie économique est intense et les infrastructures, notamment routières, sont de grande qualité », a relevé Frédéric Barbier. Le civisme et la gentillesse de la population ont également impressionné les parlementaires.
« Des liens sont à tisser entre la France et Taiwan qui est une porte d’entrée vers la Chine », a développé Jean Grellier, citant notamment les dossiers du développement industriel et des enjeux liés à la transition énergétique. « De ce point de vue, a renchéri François Brottes, qui préside aussi la commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale, l’accord de coopération économique (ECFA) signé entre les deux rives a permis d’apporter de la sérénité et de la fluidité. Taiwan est une petite île mais qui a vocation à servir de tremplin vers l’Asie. Ceux qui, en France, conservent une frilosité historique vis-à-vis de Taiwan ont aujourd’hui tort. Taiwan représente plus que son seul marché intérieur, ce qui nécessite de porter sur ce territoire un regard différent. »
François Brottes, qui a déjà visité l’île en 2008, 2009 et 2010, s’est également félicité de l’accueil réservé aux députés français par les responsables politiques taiwanais, « un accueil chaleureux, véritable démonstration de respect à l’égard de la France ». Reçu ce matin avec la délégation par le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], le président du groupe France-Taiwan a pu aborder avec ce dernier aussi bien la question de la levée de certaines barrières non tarifaires frappant les productions agroalimentaires françaises que celle, épineuse, de la peine de mort à Taiwan. « Nous avons rappelé la position de la France à ce sujet et le président Ma a pris le temps d’exposer un point de vue très argumenté. J’apprécie particulièrement cette sincérité dans l’échange. Nous nous parlons comme des gens qui se respectent », a confié François Brottes.
Au Yuan législatif, la délégation, dont était également membre Philippe Folliot, député du Tarn, a été reçue par la députée Pan Wei-kang [潘維剛], nouvelle présidente du groupe d’amitié parlementaire Taiwan-France. Les parlementaires français ont aussi rencontré le vice-ministre de l’Economie, Francis Liang [梁國欣], lequel a effectué à l’automne dernier une visite fructueuse en France. Ils ont en outre déjeuné avec la vice-ministre des Affaires étrangères Vanessa Shih [史亞平]. A chaque fois, la question d’un accord vacances-travail a été soulevée par les responsables taiwanais. « Nous allons nous y employer », a assuré François Brottes, indiquant qu’il n’existait plus dans ce dossier de blocage politique et qu’il convenait désormais de trouver une solution technique permettant la signature d’un tel accord en l’absence de relations diplomatiques.
Au cours de son séjour, la délégation française devait également être reçue à la Fondation des échanges entre les deux rives et visiter le Musée national du Palais. Une réunion de travail au Bureau français de Taipei était également au programme.