28/04/2024

Taiwan Today

International

Taiwan souhaite approfondir ses relations avec la France, dit Ma Ying-jeou

30/01/2013
Recevant hier une délégation de députés français, tous membres de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], a réitéré son espoir de voir Taiwan et la France mettre en place un mécanisme de consultation permettant de faire, chaque année, le point sur la coopération bilatérale dans les domaines commercial, scientifique, technologique et culturel. Ma Ying-jeou a aussi rappelé le souhait de Taipei de signer avec Paris un accord « vacances-travail » permettant aux jeunes de chaque pays de découvrir pendant un an l’autre pays tout en y travaillant. Dans le domaine des échanges commerciaux, le chef de l’Etat a mentionné la commande, par les principales compagnies aériennes taiwanaises, de 36 avions Airbus livrables entre 2012 et 2016. La délégation parlementaire française, qui est dans l’île à l’invitation du ministère des Affaires étrangères, est menée par François Loncle, député de l’Eure, vice-président du groupe d’études à vocation internationale sur les questions liées à l’expansion de l’économie taiwanaise, et ancien Secrétaire d’Etat chargé du Plan, puis de la Ville. Ses autres membres sont Axel Poniatowski, député du Val d’Oise et vice-président de la commission des Affaires étrangères ; Pierre Lellouche, député de Paris, ancien Secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, puis du Commerce extérieur ; Paul Giacobbi député de la Haute-Corse, vice-président de la commission des Affaires étrangères et secrétaire de l’Assemblée nationale et président du Conseil exécutif de Corse ; et Edouard Courtial, député de l’Oise, ancien Secrétaire d’Etat chargé des Français de l’étranger. « Cette visite, a indiqué François Loncle à Taiwan Info, témoigne d’une volonté des parlementaires français d’améliorer et d’approfondir la relation avec Taiwan. Cette perspective est facilitée par l’évolution des rapports entre Taiwan et la Chine continentale depuis l’accession au pouvoir du président Ma Ying-jeou. La politique des « trois non » - pas d’indépendance, pas de réunification, pas de recours à la force – est une stratégie de détente qui permet la relation et a le soutien de la France. » « Taiwan, c’est l’étonnante histoire d’un triple succès – économique, politique et stratégique », a pour sa part relevé Paul Giacobbi. Ce succès, qui n’avait rien d’évident, se fonde, en matière économique, sur le respect des règles internationales et de la propriété intellectuelle, et a permis d’atteindre un produit national brut annuel par habitant supérieur à celui de la France si l’on tient compte de la parité de pouvoir d’achat, a-t-il ajouté. « La France peut progresser dans sa relation avec Taiwan », a déclaré l’élu corse. « La France est un grand pays qui doit pouvoir avoir des relations normales avec le grand pays qu’est la république populaire de Chine, tout en entretenant des relations avec Taiwan, démocratie où règne l’état de droit », a renchéri Pierre Lellouche. L’interpénétration des économies taiwanaise et chinoise et l’importance des investissements taiwanais pour le développement des exportations chinoises sont trop méconnues des grands groupes français, lesquels sous-estiment l’importance du marché taiwanais et la porte d’entrée vers le marché chinois que constitue Taiwan, a-t-il regretté. Réagissant sur la situation en mer de Chine orientale et méridionale sur les différents conflits de souveraineté qui y ont cours, Pierre Lellouche a par ailleurs salué « la sagesse » de l’approche du président Ma Ying-jeou consistant à mettre en avant les possibilités d’exploration et d’exploitation commune des ressources naturelles des zones concernées. « Cette idée est raisonnable et j’aimerais qu’une telle position soit partagée par les grands pays de la région », a-t-il déclaré.

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